Ecrits de passage

Voie du Ciel

Je me questionne quant au sens de cette aventure, la profondeur de l’entaille, l’intérêt de ce jeu. Au commencement, tout semble parfait, les yeux prennent tout pour or et ne se focalisent que sur l’étincelant. On donnerait le monde, tout de soi sans prendre conseil auprès de la conscience. Il est aisé d’imaginer un avenir, une avancée, un quelque chose. 

Inexorablement, la vue s’élargit, l’oreille capte des sons plus lointains. On se dévoile, apprend à voir au-delà des premières impressions. On se confie, livre une once de notre personne, de ces aventures qui nous façonnent. Les illusions petit à petit s’estompent, l’étincelant perd de son côté brillant. Une couleur plus terne, plus vraie, s’impose et nous ramène à la fameuse question du pourquoi.

Il est normal de chercher sens en ces actions, de tenter de colorer le monde à son image tentant de trouver résonance en l’autre. Souvent, nous nous mentons à nous-même pour que puisse se réaliser nos désirs cachés. Nous cherchons une perfection, un moule avec lequel se fondre comme s’il n’existait qu’un seul double de nous quelque part sur terre.

Il n’y a pas de perfection en ce monde. De nature, l’homme est déchu, coupé de son origine, de ses racines. Il ne sait plus qui il est et de ce fait, il se perd dans les limbes de ce monde. Néanmoins, un désir ne cesse de l’habiter : se rapprocher de sa nature profonde, et cela, en toute chose. Il est souvent dit que les contraires s’attirent, mais que sont les contraires sinon des similaires qui diffèrent. Les choses, souvent, semblent différentes et pourtant se ressemblent en bien des points. Nous cherchons toujours ce qui nous est proche, ce qui résonne avec notre lueur intérieure bien qu’il puisse se trouver à des années-lumières de notre moi actuel.

Mais, revenons à nos moutons : pourquoi ? Pourquoi continuons nous sur cette route sachant que les illusions qui nous berçaient se sont diluées. Pourquoi continuer à courir derrière un butin qui se révèle être une toute autre chose ? Le ciel, serait-il aux commandes connaissant notre nature profonde, nos idéaux, nos désirs, l’entièreté de notre cœur et altérerait notre vision afin que nous agissions et réalisons ce qui a depuis longtemps été écrit. 

Au fond, plus rien ne m’étonne, l’ordinaire est fait d’extraordinaire. Au final, qu’est-ce que le hasard sinon la voie du ciel ? Il n’y a pas besoin d’avoir de réponses aux innombrables pourquoi, il n’y a besoin de savoir où nous portent nos pas, ni si la route que nous arpentons est celle de la perfection. Tout est parfait, lorsque l’esprit s’aligne et que la conscience agit en se soumettant à sa nature profonde : la perfection dans l’intention. Quoi de plus fou que de vouloir agir parfaitement et par soi-même en étant totalement imparfait.

Ecrit le 12 juin 2021.

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