Ecrits de passage

VIII. A la nuit tombée, partie I.

Qu’importe la teneur d’une idylle, sa profondeur ou sa durée, il est impossible à l’homme à prévenir ce qui est à venir. L’incompréhension l’accable, perturbe son calme naturel et amène mille et une questions à prendre naissance au travers de sa pensée. Comment ? Quoi ? Pourquoi ? Tant de questions pour tenter d’expliquer une action, des actions qui peut-être ne sont que pures fantasies, qui ne suivent aucun raisonnement logique, aucune raison. Pourtant, le cœur s’emballe, le cerveau, lui, travaille à longueur de temps comme à la recherche d’une solution mathématique. Il aimerait tant comprendre la signification profonde des gestes portés, comprendre l’éloignement soudain et les mots envolés afin que le cœur puisse s’apaiser.

Il se réfère au passé afin de comprendre les événements présents. Seulement, lorsque son regard se porte en arrière, il y voit un soleil rayonnant, une nature verdoyante, un sourire se dessiner partout où il décide de porter son regard. L’air y est frais, l’ambiance chaleureuse, le plaisir pétille dans son petit cœur qu’il cache par pudeur. Ces moments lui semblent intenses, profonds. Un lourd soupir s’échappe de lui : comment distinguer le réel du sublimé, ce qui est de ce que l’on voit ?

Quel était le désir secret qui animait notre homme en ces temps reculés ? Il me semble qu’il voulait croire aux étoiles, celles qui éclairaient le ciel lorsque l’heure sonnait et que son regard se fondait dans les yeux de celle qui l’accompagnait. Il voulait croire en sa bonne étoile, sublimer ce présent qui lui était devenu si peu plaisait. Il y voyait un chemin lumineux, une agréable destination où ses désirs profonds pouvaient enfin éclore. Une terre fertile pour y implanter un monde nouveau, un monde qui survit une fois la nuit tombée.

Cependant, nos désirs profonds diffèrent souvent de la réalité qui nous est imposée. Ce que nous souhaitons s’efface au contact de la destinée. Comme le soleil levant, elle conquiert le monde et impose ses rayons partout sur le globe. Et, lorsque le temps s’entasse, qu’il devient long, toute chose finit par s’effacer et disparaître totalement à la nuit tombée.

Ecrit le 07 avril 2021.

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