Une route où l’aventure est roi.

L’aventure pour tenter de se retrouver. Perdre de son confort, de son horizon, de son ego pour retourner à l’essence des choses. Cesser de croire que la connaissance nous est acquise, que notre savoir est illimité. Réouvrir les yeux, réveiller ses sens profonds et redécouvrir le monde en chacun des instants offerts, même ceux qui se répètent inlassablement.

Il vient un temps, dans la vie de tout homme, où la monotonie du confort se fait sentir. Les habitudes si longtemps entretenues, le confort devenu si peu intéressant, l’envie de s’égarer au-delà de la ligne imaginaire qui délimite notre territoire bien trop connu. Lassé de cette amorphie tant plébiscitée, cette recherche si peu glorifiante de stabilité, de biens matériels, de superficialité. N’existe-t-il donc pas un but plus grand que cela, plus grand que le regard si changeant et relatif de l’autre ? 

Un chemin en dehors des sentiers battus, voilà une voie bien tentante. Une route où l’aventure est roi, où les règles et codes se confondent avec le bon sens, où l’âme, chaque jour, s’éveille et se révèle. Revêtir son armure et bouclier, partir en quête avec comme finalité la mort symbolique du chevalier. Noble, courageux, pieux et prêt à tout risquer pour mener à bien la mission qui lui a été confiée. Sortir l’épée du fourreau pour ce qui le dépasse, non pour soi-même, mais pour la multitude. Grandir au travers des épreuves, des embûches qui se présentent sur le chemin. Apprendre à s’apprendre, à s’apprivoiser et à dépasser ces obstacles qui nous empêchent de pleinement exister. Marcher, courir, galoper vers un objectif, vers ce soleil qui brille, au loin, à l’horizon. Tomber de fatigue, se réveiller empli de cette ferveur, de ce désir de transcender cette vie. S’élever, élever ses pensées, ses actions jusqu’à élever son âme au plus haut. S’alléger du poids du non-sens, de ces choses si peu nourrissante, mais que nous faisons ingérer à notre corps. Respirer à pleins poumons, sans avoir peur de s’exprimer. Vivre, en acceptant que ce jour puisse être le dernier.

Au commencement, j’étais plein de vie et j’ai connu Le Monde. Hier, j’étais mort et j’ai connu l’aventure. Aujourd’hui, je retrouve vie, car du fond de mon cœur, je la poursuis, cette route où l’aventure est roi.

Ecrit le 28 novembre 2017.

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