À toutes ces vies qu’il nous est donné de vivre en une seule, à toutes ces facettes de notre riche personnalité qui s’expriment un temps durant avant que notre environnement ne change et nous bouscule d’une manière telle que notre expression change et découvre un nouveau visage.
Lorsque ma pensée se pose sur l’antérieur, il lui est difficile d’accepter que l’homme d’hier et celui d’aujourd’hui puissent être les mêmes. Tant de choses diffèrent tant dans la psyché que dans la présentation. Les habitudes, également, sont toutes autres, diamétralement opposées. Comment peut-il exister une si grande variation dans une seule et même personne.
Qu’est-ce qui pousse un homme au changement ? Quel désir profond peut donner l’essence à dépasser sa condition, à parfaire ses habitudes et vision ? Les buts qui nous animent changent perpétuellement à l’image des croyances qui trop souvent sont confondues avec la foi. Du jour au lendemain, il est possible de vivre un revirement total, un désir de se rendre à l’opposé même de notre conception vivant ainsi plusieurs vies sans que la mémoire ne s’en rappelle.
La faculté qu’il nous est offert d’oublier complètement des avènements passé me sidère. Il devient même compliqué, voir impossible, à se remémorer ces choses qui nous paraissaient si ordinaires et que nous répétions régulièrement dans notre danse quotidienne. La question sous-jacente qui jalonne ce texte est bien simple : quelle est l’importance du temps dans une vie ? Ce temps qui s’efface plus rapidement qu’il apparaît, qui nous conditionne, nous limite et emprisonne mentalement tant qu’il est considéré comme important. Il m’importe de m’en extraire, de me fondre avec l’essence profonde du monde, avec l’espace pour en exprimer l’illimité, l’infini dans un monde fini.
Ecrit le 17 juin 2021.