Ecrits de passage

Sur le sable chaud.

Entour de moi, rien ni personne ne se trouve. Je flirte avec le néant sans pour autant me sentir vide. Au contraire, un sentiment de liberté et de vie s’empare de moi. Je tremble face à la nature, comme si nous avions tous les deux fusionné. Peut-être est-ce cela qui prend naissance lorsque l’on se distancie des distractions du monde. Notre nature première prend le dessus et s’assemble avec ce qui lui ressemble jusqu’à nous transformer de l’intérieur. La nature et l’homme sont peut-être indissociables…

Pour tout vous dire, il va sans dire que la simplicité m’attire bien que je n’aie connu que ce monde moderne et digital. Tout est devenu virtuel, même l’amour se vit à distance et se consomme avec des objets connectés. La proximité est un luxe, les corps se touchent sans pour autant se connecter. Qu’est-il advenu de la profondeur des relations, de la pensée, ou de l’intelligence ? Souvent, cette modernité amène à l’évasion, une forme de fuite quant à la réalité au travers de voyages, de jouissances à outrance ou d’occupation pour que l’esprit ne réfléchisse plus. Peut-être serais-je sujet à la démence, que ma perception serait tronquée et teintée de ma folie grandissante, car oui, le monde me rend fou. Au plus le temps passe, et au plus je me sens étranger à moi-même. Petit, j’avais le sentiment de me connaître, de savoir que faire. Aujourd’hui, il en est tout autrement. Je ne cesse de me questionner, de remettre en question ces choses pourtant acceptées par le passé, mais ne faut-il pas passer par ces épais brouillards pour connaître la paix d’esprit ?

Je l’ai tant cherché sans pouvoir la maintenir en moi. Trouver le chemin n’est pas des plus compliqués, il faut le suivre et maintenir le cap coûte que coûte. Là est le combat, dans la constance, dans les épreuves, dans les nombreuses tentations qui ne tardent pas à se montrer. S’éloigner du monde pour se rapprocher de soi, paradoxe qu’il faut pourtant suivre si l’envie de se retrouver nous habite. Il faut que le silence se fasse pour que nos oreilles entendent les bruissements de notre cœur. Je me laisse perdre par les vagues, moi qui suis assis sur le sable subissant les assauts du vent. Une lassitude se fait entendre, sûrement la fatigue du non-sens et de cette vie à courir à l’opposé de ce qui m’est nécessaire. L’heure tourne sans que cela ne m’affecte. J’observe les vagues, le ciel et j’attends que le temps fasse son œuvre tandis que je me laisse porter par ce vent mystérieux.

Écrit le 11 juin 2018

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