Une nuit suffit pour que le compte se voie augmenté d’une année. À minuit, lorsque les lumières s’éteignent, les feux d’artifice s’envolent et prennent possession du ciel. Lumière, explosions, surprises et enchantements. Le fameux jour est enfin arrivé.
Des sourires se montrent, des mains se tendent. On se sert, on s’embrasse chaleureusement. On nous souhaite le monde, tout, jusqu’à nous étonner. Notre cœur est heureux, heureux de sentir une quelconque proximité. On aimerait que cette effusion de bons sentiments perdure et se renouvelle plus régulièrement qu’une fois l’an. Il faut tant attendre, trois cent soixante-cinq jours pour sentir d’autres corps se coller au sien, tant d’attention et de tendresse en un instant.
Secrètement, on saigne de ne voir ce moment renouveler quotidiennement. Non pour être le centre d’intérêt, la star sous le feu des projecteurs, mais pour flirter plus souvent avec le sentiment d’être important. Important, non dans le sens d’être élevé, mais de simplement compter, de se sentir existé.
Et la fête continue. Les messages pleuvent, les appels ne manquent pas. Du moins, le téléphone, dans notre main, vibre plus souvent qu’à l’accoutumée, et même si l’on se dit insensible, on sourit et apprécie.
Il en faut si peu pour apprécier la vie ; un sourire sincère, un regard d’amour, un tendre geste, une main délicatement posée sur l’épaule, une oreille attentive, un mot d’encouragement, une simple présence dans le vide de notre vie. Si peu pour que nos yeux secs fondent en larmes, si peu pour que le cœur retrouve espoir.
Et de l’espoir, j’en ai. J’ai espoir que le réel reprenne sa place sur le virtuel, que la famille retrouve sa place d’antan, que les Pères reprennent leurs rênes. J’ai l’espoir que l’Amour Véritable s’impose à nouveau et se manifeste en tout et toute chose, que le Beau reprenne le dessus sur le vil et que chaque jour soit une fête sur terre et que tous sentent que leur anniversaire est aussi celui des autres, en tout temps et en chaque instant.
Ecrit le mardi 19 octobre 2021.