L’avenir ne peut être lumineux s’il n’y a de vision pour le sortir des profondeurs du néant. Rien ne peut être s’il n’y a envie de création. A défaut d’action en ce sens, seul le passé trace la ligne conductrice de notre avenir nous laissant passif sur le siège passager de notre périple. Le passé définit bien des choses: notre histoire, notre culture, notre vision, nous-même. Inexistant et pourtant, il nous domine nous laissant croire qu’il a un pouvoir infini sur nous.
Voir les choses comme elles sont, ni plus ni moins. Ainsi débute la voie et comme toute nouvelle aventure, la préparation est, dans un premier temps, intérieure. Il me faut comprendre les règles du jeu afin d’un jour en sortir vainqueur. Être capable d’observer qui j’étais, de me détacher de ce fardeau pour impacter sur qui je suis. Prendre le passé pour ce qu’il est, l’accepter, en tirer des conclusions, l’effacer, s’en débarrasser pour écrire un présent renouvelé. Au final, le passé peut être vu comme une illusion qui persiste à exister malgré son obsolescence. Je ne pense pas que mon passé me définit. Certes, il m’a construit mais ce n’est pas pour autant que je dois me limiter à ces limites. Ne plus le prendre comme définition de ma personne mais plutôt comme composant. Il est dit que toutes actions portent des fruits. Pour cueillir des fruits différents, ne suffit-il pas de semer des graines différentes?
La prise de conscience de cette obscurité fût douloureuse. La douleur est également le propre de l’évolution. Tout a un prix et l’argent n’est pas le seul moyen de paiement. J’ai un désir ardent de changement. Je n’en peux plus de voir noirceur et néant devant moi. Il me faut lever les yeux, m’extraire des bas fond de ce monde et m’élever. Qu’importe le jour, il n’y a pas de meilleur instant que maintenant pour planter une nouvelle graine. Je ne sais pas encore où elle me mènera ni ce qu’elle m’apportera mais là n’est pas l’intérêt. Une cassure s’est opérée en moi. Le monde a changé car ma vision a changé. L’avenir qui, il y a quelque instant, me paraissant encore sombre, s’est illuminé. Un paysage lumineux et verdoyant surplombe désormais les ténèbres.
Bien que la nuit bat encore de son plein, un chemin nouveau se dessine devant moi. Le ciel s’éclaircit doucement laissant place à une vague de fraicheur. Je suis pensif, apeuré et heureux à la fois. Le soleil tout comme mon avenir semble se lever. Je sais qu’une longue marche m’attend mais rien que le fait d’y voir plus clair égaye mon coeur. Je me suis enfin détaché du passé laissant place dans le présent à un futur qui n’attendait qu’à se manifester. J’en suis heureux même si une pensée ne cesse de me tourmenter: « Quel sera donc le chemin à arpenter? »
Deuxième texte issu de la série: « Ecrit d’Edimbourg. »