Ecrits de passage

Un simple regard.

Et qu’importe que je me laisse aller à la confidence. Il vient un temps où ne se préoccupe plus de ce que pensent les autres et on décide, presque consciemment, de vivre sa vie et laisser sa voix porter peu importe quelle oreille ou quel regard s’attarde sur nous. Alors, je prends ce risque, celui de dire ce que j’ai secrètement entretenu comme pensée dans le passé.

Tu sais, j’en ai rêvé. J’ai laissé la folie s’inviter dans ma tête et tisser un futur où tous les deux, nous étions liés. Je n’ai aucun souvenir du moment où le feu a pris, où une magie, invisible, s’est servie d’un sort pour que mes yeux ne voient plus que toi. Je ne me souviens plus que des sentiments qui en moi naquirent lorsque la nuit, dans ce parc inconnu, tombait sans qu’aucune lueur, dans le noir profond, ne disparaisse de ton visage.

Une lueur ne cessait d’émaner de toi et sans le vouloir, sans le savoir, j’en étais épris, totalement épris. Mes yeux me trahirent et exposèrent tous ces sentiments que la pudeur et la raison tentent, par d’incompréhensibles machinations, de faire taire. Mon corps, aussi, perdit de cette rigidité qui lui donne une forme de largeur. Comme un petit enfant, mes joues tournèrent au rouge, mes yeux pétillaient tandis que mon corps, imperceptiblement, tanguait de gauche à droite au rythme du vent.

Depuis ce jour, mon attitude se calqua à mon profond désir. Ma vision, soudainement, se porta au loin, vers un paradis où deux êtres s’aiment sans que le temps n’impose ses rides. Je voyais un futur prendre naissance, toutes ces folles possibilités prendre vie dans ma tête. Tout en moi devint clair, les brumes, enfin, s’écartèrent. Comment encore vivre de stress et d’incertitudes alors que le soleil brille à l’horizon ?

Qui l’eût cru, qu’un simple regard vers un futur ensoleillé puisse totalement changer la perception du présent ? D’un coup, les yeux changent et voient sa chevelure noire tresser une histoire dont le siège est au ciel, le brun de ses yeux transformé tout ce qu’il voit en or qu’importe sa teneur, sa peau d’ébène luire comme un appel à la chérir, à ne jamais s’en aller sans en regretter l’infime bonté et douceur. Qu’il est bon d’enfin voir pleinement transparaître cette beauté que seul le cœur peut apprécier et décupler lorsque enfin, il s’ouvre.

Je peux désormais le dire, le déclamer haut et fort sans en ressentir une once de honte. Car, oui, je n’ai plus honte. Je m’ouvre enfin à la vie et me régale de ces moments où le temps, par magie, s’arrête et laisse le cœur prendre le relais inscrivant, à l’aide indélébile, des sentiments face auxquels le temps n’a aucun mot à dire. Enfin, tout prend sens. Tout devient limpide, léger. Demain resplendit, car aujourd’hui existe. À mes yeux, tu un don du ciel, car à mes lendemains, tu es promise.

Ecrit le mardi 23 juin 2021.

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