Un chemin plus proche du mien.

Je repense ce moment passé des années en arrière et cette nouvelle rencontre qui nous a à nouveau rapprochés. Qui aurait-cru que notre route se croiserait encore après tant d’années. Je garde, de ces deux entrevues, un souvenir qui se veut positif. Enfin, nos deux destinés concordent, à aucun autre nous ne sommes promis.

Je dois te le dire, cela faisait un moment que le désir de plus m’habitait. J’étais las des histoires sans lendemain, de ces relations qui se terminent après avoir à peine commencées, de ces filles qui s’en vont une fois le coeur ouvert, qui souhaite l’engagement et disparaissent aussitôt fait. Le plaisir que j’ai à te voir n’a rien à voir avec l’accoutumé. J’ai l’envie profonde que cette histoire dure plus qu’une simple rencontre et si mes lèvres n’ont pas frôlé les tiennes cette fois, c’est dans le désir et la promesse d’un lendemain plus lumineux. Je sais que l’on récolte ce que l’on sème et avec toi, je ne souhaite récolter avant d’avoir semé. Je veux une histoire sincère, d’une relation bâtie sur un solide socle. Je veux que notre désir s’élève et que notre union soit un fruit et non une collation que l’on consomme sans conscience. Je ne souhaite m’évader à travers des rêves futiles ou imposer mes désirs. Je laisse à l’univers son droit, celui de créer selon les desseins du Ciel, notre lendemain.

Lorsque nous reprîmes contact et que nous échangeâmes avant de nous revoir. La joie de te savoir seule me remplit entièrement. Je repensais les souvenirs du passé, je me remémorais ton visage, tes traits et toutes ces choses qui te définissent. Cela faisait longtemps que je n’avais plus ressenti ce sincère désir d’entrevoir quelque chose de plus que quelques instants volés. Je ne sais ce qu’il en était pour toi, si cette prise de contact représentait autant que pour moi.

Lors de notre entrevue, nous refîmes connaissance. Tu n’avais guère changé, tu resplendissais toujours autant. Des rencontres, tu m’avouas ne plus en être habituées. Il en était tout autrement pour moi. Ton malaise m’amusait et me charmait. J’aimais laisser le silence s’installer et te sourire te laissant désarmée dans ce silence grandissant. Cette rencontre fût totalement différente de notre précédente entrevue. Il faisait jour, nous étions seul, dehors, dans un parc, dans un contexte entièrement différent. Il était question de se dévoiler, de réapprendre à se connaitre. Difficile exercice pour qui n’est pas habitué. De mon côté taquin, je ne me suis pas défait. Mon second degré et mon manque de sérieux comme à l’accoutumé prirent le dessus. Nous palabrâmes accompagnés de tes chiens, discutant de tout et de rien. Plus d’une heure, peut-être deux, nous partageâmes côte à côté dans ce froid grandissant de l’hiver.

Plusieurs jours passèrent avant que jereprenne contact. Je me retins de te contacter trop tôt, sachant que le temps et la patience se révèle souvent favorable en vue d’un futur plaisant. Quelle ne fut pas ma surprise à la lecture de ta confidence. Ton ancienne rupture était trop récente et à de nouvelles aventures, tu n’étais pas prête à t’ouvrir. De mes rêves, je me suis détaché et à la réalité, je me suis soumis. Ma désillusion fut grande, la déception pris place en mon coeur. Paradoxalement, une forme de plaisir et de bien-être s’inscrit en moi, la satisfaction d’avoir cru en un idéal et d’avoir déblayé le chemin qui m’importait jusqu’au pied de la porte.

Mes souvenirs et mon regard à ton égard ne changèrent guère. Souvent, il n’est question que de temps et d’être présent à la bonne heure. Je ne sais ce que demain réserve ni si nos chemins à nouveau se croiseront. Ce qu’il m’est certain, c’est que mon coeur est en paix et que cette rencontre au carrefour de nos vies m’a ramené vers un chemin plus proche du mien.

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