Ecrits de passage

Tout ne fait que commencer.

En vérité, ça fait bien trop longtemps que je les retiens, ces foutues larmes. Je ne m’autorise pas à être faible, ni même à le montrer, je sais que tu peux me comprendre. J’ai tant ouvert la main que je n’y arrive plus, j’ai perdu l’entrain. Ça a du bon de grandir seul, de se complaire dans la solitude, c’est vrai. On souffre sans regard, sans main pour nous consoler. Tu sais ce qu’on dit souvent, qu’être un homme, c’est souffrir, en continuant d’avancer. Mais que faire lorsque les cicatrices ne se referment pas, tu peux me le dire ça ? Moi, j’ai perdu bien trop de sang, j’ai plus la force de mener les combats. J’ai été bien trop seul, j’ai plus le courage de me voir pleurer. J’ai cette colère en moi qui n’arrête pas d’émerger. Il viendra un jour où le combat reprendra, je le sais. Et je peux te certifier qu’il n’y aura plus de pas en arrière. Je peux te le dire sans hésiter ni même broncher, le sentir au fond de mon être. S’il faut que ça sorte, j’arroserai le sol de mes peines jusqu’à y voir des fleurs germer. C’est ce que je me dis le soir, pour me consoler. Tout ne fait que commencer, tout ne fait que commencer.

Écrit le 14 février 2022.

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