Voilà qu’est venu le temps de fermer les bagages et de rentrer au bercail. Nous sommes en plein début du mois de Décembre. Un chapitre entier vient à se fermer. La vie nous façonne de bien des manières: extérieurement tout semble similaire mais, au-dedans, rien n’est plus pareil. Plus le temps passe et plus il me révèle sa relativité: il est possible de vivre plus d’un vie en l’espace d’un simple claquement de doigt.
Je boucle mes valises et, je me rend compte d’un vide que je ne ressentais pas auparavant. Mes compagnons sont déjà partis, il ne reste plus que moi dans cette ville. Cela m’étonnera toujours, le fait de pouvoir en si peu de temps s’accoutumer à des présences qui nous étaient encore inconnues. Au final, bien que cette aventure fût personnelle, je ne l’ai pas vécu seul. Derrière chaque mémoire se cache les sourires, histoires et fous rires que nous avons pu partager.
Il est venu le temps de partir et mon corps reste immobile revisitant, rêveur, les moments et aventures vécus. Sans le vouloir, cette ville m’a transporté et m’a fait visité de nouvelles parties de mon être. C’est fou, en la découvrant, c’est moi que j’ai découvert.
Il est venu le temps de partir, je le sais. Je suis assis, écrivant ces lignes sur mon portable, entouré de mes valises, dans ce tramways. Le véhicule se rapproche de plus en plus de son terminus: l’aéroport. J’observe le paysage à travers la vitre et je vois ces gens, ces endroits, ces mémoires et instants partagés s’éloigner. Je me sens libre et léger, peut-être serais-je enfin sur le bon chemin. Je me rappelle avoir douter de prendre la route pour venir ici. L’hésitation et le doute, quelle bande de traitre.
Il est désormais temps de partir et d’accepter la fatalité. Si vous me le permettez, j’aimerai lâcher ma plume et profiter de ces derniers instants avant que la brume vienne s’en emparer. Edimbourg, je te salue.
Dixième et dernier texte issu de la série: « Ecrits d’Edimbourg ».