Santiago, je me rappelle de ton histoire, de ton aventure, de ta quête, de la poursuite de ta légende personnelle. Je me rappelle des doutes que tu portais, des espoirs, des peurs cachées et enfouies au plus profond de toi. Tu avançais sans savoir quelle était ta destinée, sans une idée d’où tu allais et pourtant à bon port, tu es arrivé.
À travers ton chemin, j’ai compris qu’il était fou de vouloir prévoir, prévenir, définir. J’ai compris qu’il n’y avait rien à savoir, qu’il n’y avait pas de chemin, pas de raison ni de compréhension à avoir, mais que tout était prévu et dicté par une main invisible. J’ai compris qu’il fallait lâcher prise, s’oublier, laisser le temps au temps et s’ouvrir à l’infini, au possible, et à l’impossible.
Santiago, aujourd’hui, je me trouve sur ta terre natale, là où ton périple a commencé et je ne peux m’empêcher de penser à toi et à ton parcours. Bien que nos deux chemins divergent, ils se rejoignent en bien des points. Semblable et différent à la fois, je me vois marcher dans tes pas, parler dans ta langue, voir avec tes yeux et pourtant, je ne te connais pas. Nous sommes inconnus et si proches. Je te lis, et je me vois et je sais qu’en me lisant, tu te verras également.
Il y a des langages qui n’ont guère besoin de mots. Le langage du monde est interprétable à qui en est sincèrement détaché. Nous avons suivi ce qui se présentait sur notre Route sans jamais y insuffler notre volonté. Nous avons accepté les événements qui survenaient, les prenants pour signes. Le monde nous a rejetés, nous prenant pour fou et pourtant, de cette folie, a éclot le plus précieux des joyaux : l’accomplissement de notre légende personnelle.
Ecrit le 22 juin 2017.