Son drapeau de liberté.

« Alors qu’un tableau se présentait à ma vue, une envie d’écrire ce qu’il m’inspirait me prit. Une balade en pleine nature, un drapeau de fortune et l’inspiration se transforma en vent poussant ma main d’une extrémité à l’autre remplissant un cahier de mes idées folles. »

Liberté. Voilà ce qu’elle décriait au travers de ce simple geste. Elle était lasse de vivre emprisonnée dans des pensées loin de refléter les couleurs de son cœur et de sa personnalité. Elle souhaitait s’envoler, sentir les nuages caresser ses pieds et le vent, doucement, lui souffler ce réconfort que l’on ressent lorsque le ciel nous est clément. C’était un désir des plus simples, compréhensible pour tous. Le monde lui avait déjà dit qu’elle le méritait, que son corps lui appartenait.

Comment marquer le coup ? De la manière la plus simple, en se libérant d’un poids trop souvent porté. Ce n’était guère pour choquer ses semblables, mais pour inscrire une date invisible dans son esprit. Aujourd’hui, je ne suis plus hier. Je me soustrais du passé et me défais de ce vêtement pour que mon corps ne fasse plus qu’un avec la liberté ! Un tel geste, était-il indispensable ? Non, mais elle avait soif d’un acte fort, de marquer son temps et son propre esprit. Quel plaisir elle ressentait à la vue de ce drapeau blanc flotter fièrement ! Son corps lui remerciait d’enfin pleinement respirer ailleurs que dans son nid douillet. Elle pensait sincèrement agir avec disruption avec son temps, sans savoir qu’elle ne faisait que suivre ses injonctions subtilement dictées. Fallait-il nécessairement se dévêtir pour que son corps puisse lui appartenir ? Enfin, ce n’était qu’une image, un symbole, mais quelle étape sera la suivante pour prétendre à cette liberté recherchée ? Pour connaître ce plaisir, ne faut-il pas simplement le devenir ? Comme un chemin à parcourir dont les étapes petit à petit nous transforment. C’est l’esprit, la tête qu’il faut changer. Le corps suit. Si l’esprit est libre, à quoi bon se dévêtir ?

Son drapeau flottait fièrement sous l’action du vent. Il n’y avait personne entour, seulement moi avec le regard rivé sur ce drapeau de fortune. Tant de pensées me traversaient. Je cherchais à comprendre son geste, la main qui la poussa à laisser sa trace visible aux yeux de tous. Peut-être ne se cachait-il aucune raison derrière son action. Cependant, en mon for intérieur, je sentis le besoin d’une libération d’un poids trop longuement porté se dissimuler derrière ce vêtement blanc. Peut-être se cachait-il aussi un appel à l’inconnu, une envie d’aventure, un besoin d’être recherché pour que cette liberté exprimée soit des plus totales. Je le confesse, cette idée me traversa également l’esprit. Mais qu’importent mes pensées, cette femme était une artiste en besoin de s’exprimer sur un décor que seule la nature pouvait lui offrir.

Écrit le 25 septembre 2022.

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