Ecrits de passage

Sobre utopie.

Dans un monde où l’excès est devenu monnaie courante, où l’inaccessible est sans cesse pointé comme une carotte, où l’on confond l’homme avec l’âne, n’est-il pas judicieux de remettre en question les principes qui nous sont dictés? La sobriété et la modérance ne jouissent pas d’une image glorieuse et charmante. Pourtant, ces deux visions pourraient résoudre bien des maux. Courir après l’inaccessible n’a jamais rien apporté de positif si ce n’est de la frustration. La carotte n’est bien souvent qu’une vulgaire illusion pour nous pousser à en faire plus. Une fois attrapée, on se rend bien vite compte de sa valeur qui frôle le néant. Echanger son âme contre du temps, est-ce vraiment un bon marché?

Société de l’image et du paraître, à croire que la seule beauté est extérieure. Le statut importe plus que la personne. Je dirais même qu’aujourd’hui le statut définit la personne. Le monde tourne à l’envers et cela ne semble gêner. Je vois une société tentant de vendre la perfection à tous et à toutes comme si elle pouvait être humainement atteignable. A quel prix payons-nous cette mascarade? La recherche d’argent et de titre n’a de place si elle tue mentalement. Lorsque je vois la tournure que prend le monde, j’ai peur. Que laissons-nous à ceux qui nous suivent? A quoi bon être riche si cela mène à l’extinction de ses pairs?

Je ne prêche pas la pauvreté comme on l’entend généralement. Je parle d’une richesse atteignable où la finalité est la satiété. Vivre selon ses besoins sans sans cesse chercher à obtenir plus, sans se laisser aller systématiquement à l’excès. Cette pauvreté n’en est pas une. Au contraire, elle est une forme de richesse car qui l’applique ne manque de rien. Au final, cela équivaut à être conscient de notre environnement, de ses enjeux et du jeu machiavélique dont nous sommes victimes. Il est vrai que cela peut sembler utopiste voir inconcevable mais tout changement doit bien commencer quelque part et avant de pouvoir se manifester dans le monde, il doit d’abord l’être dans les esprits.

Douzième texte issu de la série: « Le silence de Glencoe ».

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