Ça m’embête, de ne pas pouvoir livrer mes pensées sans retenue ni limite. Mais, une fois que je me laisse aller à la confidence, c’est comme s’il fallait que je combatte les pensées des autres. J’ai le sentiment qu’un nouveau poids s’ajoute à mes épaules, alors que j’ai déjà si dur à marcher. Ce n’est pas par manque d’envie que je reste secret, j’ai sincèrement le désir d’être aussi blanc que neige, de me dévoiler comme si le monde connaissait ses derniers instants. Tout serait bien plus simple et léger, d’ailleurs.

Pourtant, je ne peux pas faire autrement que de me défiler. J’ai plus cette énergie comme avant pour me perdre à combattre le monde. Avec le temps, j’ai fini par comprendre que ce n’est pas à l’extérieur que se mène la guerre, mais bien à l’intérieur. Je suis un peu le gardien de ma paix, je ne peux pas me permettre de disperser mon énergie et laisser une emprise à n’importe qui. Curieux, tu me diras, dans ce monde dans lequel on nous rabâche qu’il faut tout dévoiler. Je veux bien, mais à quel prix ? Personnellement, je préfère garder ma langue en poche.

Écrit le 24 février 2022.