Il y a des jours comme ça. On se lève sans envie particulière, sans le désir d’écrire au son du réveil. On se déplace péniblement de la chambre à la cuisine, pour se préparer à la routine matinale. Un thé frais pour accompagner le réveil et les idées qui nous parviennent avant d’être inscrits sur le papier. Tout est prêt, le carnet est devant, le style dans la main droite. On ouvre et passe les pages jusqu’à arriver à la première page blanche. On l’observe et réfléchit longuement avant de passer à autre chose.
En réalité, rien ne vient en tête. Alors, on laisse la tête se balader où elle le souhaite jusqu’à ce qu’on se souvienne de notre engagement. On ne peut pas se laisser aller de la sorte. Tout déclin commence ainsi : on dit non une fois et l’habitude s’inscrit. J’inspire profondément et ferme les yeux. J’entends l’horloge parler en son langage de tic et de tac jusqu’à ce qu’une inspiration des plus simples me parvienne, pourquoi ne pas parler de mon envie de rien ?
Il n’aura guère fallu aller loin. La solution était sous mes yeux depuis le départ, encore fallait-il la voir. Vous savez, il en faut peu pour se dépasser. Il suffit souvent de laisser les occasions et l’inconnu nous étonner même s’ils semblent ne porter aucun sens sur l’instant. Tout est bon à dire, faire ou à écrire lorsqu’on est sincère. Puis, même si on ne frôle pas l’excellence, pourquoi s’en faire ? On s’exprime, on tente, on s’essaye et surtout, on reste en mouvement. C’est aussi ça être en vie : se laisser mourir en s’offrant à ces choses qui nous retiennent. Les plus grandes œuvres ne sont pas toujours le fruit du calcul, mais d’un heureux hasard. C’est souvent lorsqu’on se pense à côté, qu’on est dedans.
Et si on se donnait la permission d’être imparfait ? Si on faisait fi du jugement et de la pression qu’on s’impose au quotidien, peut-être qu’on s’étonnerait et qu’on oserait se laisser aller aux prochains niveaux. Le monde a tant à nous offrir, laissons-nous aller à l’inconnu, partons à sa découverte !
Écrit le samedi 25 décembre 2021.