Ecrits de passage

Routines.

Je mène ma vie comme à mon habitude. Ma routine est plus que simple. Je passe plus de temps à mon travail qu’à travailler sur ma vie. Le temps passe et s’envole. Je le vois défiler entre mes doigts, avec le temps, j’ai appris à ne plus chercher à l’attraper.

Toutes les journées se ressemblent à quelques exceptions près. Entre le sport, le travail et les sorties, je trouve un équilibre. Autour de moi, tout le monde fait de même à des degrés différents. Cela me rassure, il m’a toujours été dit de suivre les autres. 

Depuis tout petit, on me pousse à prendre la voie de la routine. Tout le monde suit un chemin qui est fort semblable. On m’a souvent dit que le but de la vie était de finir mes études et de travailler. Je n’ai jamais rien appris d’autre qu’être un bon subordonné. Il est beaucoup plus simple de suivre les rangs et de faire ce qui est demandé. Lorsque j’entends parler à la télévision de ceux qui tentent et qui prennent des risques, je me rends compte que c’est de la folie. À quoi bon risquer lorsque l’on peut jouir d’une sécurité sans faille ? 

Lorsque je ne suis pas à mon bureau, je navigue à travers la ville dans des boîtes de sardines. Tout le monde suit le même chemin, tout le monde quitte son lieu de travail pour se rendre dans les transports en commun. Mes yeux sont baissés. Nous sommes tous des étrangers, nous sommes tous d’une race différente. Lorsque je lève mon regard et observe les yeux de mes voisins, un sentiment de peur commence à m’habiter. Je ne vois que fatigue, déception et frustration. Est-ce donc cela la finalité ?

Lorsque le week-end enfin fini par pointer son nez, je peux enfin respirer. Tant de choses sont restées en suspens durant ces longs moments de la semaine écoulée. Cependant, l’énergie me manque. Je ne souhaite qu’une chose : profiter. J’ai envie de transformer ce peu de temps en souvenir. Je m’empresse de me vêtir d’une manière plus clinquante qu’à l’accoutumée. Je cours pour rejoindre mes camarades qui partagent le même désir. Les heures passent, les bouteilles se vident, les verres s’envolent. La nuit arrive et je suis toujours éveillé. La fatigue me prend, mais je ne veux pas me coucher ; le temps m’est compté.

Lorsque mes folies s’arrêtent, la réalité vient me fouetter d’un revers de main. Il me faut rattraper mes excès, mais ne sont-ils pas normaux si tout le monde le fait ? Je cours à gauche, à droite sans qu’une chose concrète ne soit faite. Je tente simplement de rattraper ce temps offert à autrui durant ma semaine. J’essaye de penser à moi, à ces choses qui comptent à mes yeux. Lundi arrive, je vois les feux du train déjà s’illuminer. Il me faut courir vite, m’oublier pour continuer à sembler exister.

Ecrit le 17 mars 2018.

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