Ecrits de passage

Qu’une balle me transperce.

Je me tirerais une balle si ça se savait. Ça m’étonne aussi de penser de la sorte, mais j’ai un truc en moi qui me ronge depuis. Je sais que ce n’est peut-être que mon imagination, mais je ne peux pas accepter de te perdre. Je m’en voudrais tellement, tu sais, tu représentes tellement à mes yeux, un peu du ciel venu sur terre. C’est ça le truc, c’est trop fort et trop beau. Je ne m’en sens pas digne dans le fond, de mériter une pareille merveille. J’aimerais être moins imparfait pour ne pas souffrir de mes inadéquations. J’ai encore tellement à faire pour penser te mériter, enfin, si c’est vraiment possible.

Je préfère souffrir le fer, voir une balle transperce mon corps, mon abdomen. Laisser mon sang s’écouler au sol, sans appel, que te savoir déçu par une action de ma part et que tu partes par la même occasion. Ça m’obsède, cette peur d’un jour me perdre et de m’éloigner. Ça me rend dingue en vérité, plus que je ne pourrai jamais l’exprimer. Ce qui est fou dans tout ça, c’est que toi, tu me trouveras toujours parfait, comme si je l’étais vraiment. Laisse-moi te dévoiler ma vraie nature, elle est vile, moche, bien plus laide que dans tes affreux cauchemars. He oui, je ne suis qu’un homme même si j’aspire à m’élever. J’ai toujours des appels de la terre, et parfois, j’y cède en me martelant le cœur par la suite. Je suis faible malgré le peu de larmes qui sortent de mes yeux. Je suis faible, même si tu ne l’entendras que rarement sortir d’entre mes lèvres.

Ce que j’aimerais ? T’offrir ce qu’il y a de meilleur, mais surtout le devenir pour toi. Je veux plus avoir à me perdre comme ça, même pour un bref instant. C’est trop long que de s’égarer une seconde lorsqu’on veut se confondre avec l’éternité. Je sais que peu me comprendront, et ça m’arrange. Je suis fatigué de chercher à m’expliquer, je veux seulement vivre et si possible, avec toi à mes côtés. Ne me laisse pas tomber, je t’en prie, je n’ai rien d’autre sur quoi me rattacher. Enfin si, là-haut, mais ici-bas la vie m’est bien amère. Je joue le jeu pour ne point y mettre un terme. On a tous un rôle à jouer, mais quand tu as connu la vie, tout ce que tu finis par espérer, c’est qu’elle s’arrête. La seule chose qui me donne envie de continuer, c’est t’espérer, toi, à mes côtés. Pour ça, j’ai encore tellement à faire. En premier, me dominer.

Écrit le 19 février 2022.

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