Qu’est-ce que la liberté pour l’homme civilisé ? Du journal à la télévision, notre opinion est dictée. Du matin au soir, notre attention est dispersée et se déverse vers toutes ces choses extérieures qui nous sont constamment adressées. À quel point sommes-nous libres, nous, dont le temps est tellement compté qu’il nous est devenu luxueux de pouvoir, par nous-mêmes, penser ?
Où se situe la vérité ? Dans un monde où l’apparence l’emporte sur l’être, où les intérêts prévalent sur le bien-être ; à quel degré l’homme peut-il encore se fier aux paroles prononcées ? La neutralité n’existe plus, les prises de position sont imposées sans même que nous puissions nous en rendre compte. L’illusion d’un choix nous est donnée, des choix entièrement contrôlés.
À quel point nous est-il permis de ne point se conformer ? Vivre selon notre propre schéma, notre propre réalité. Partout, il nous est montré de quelle manière vivre, le chemin qu’il nous faut suivre. Est-ce donc être fou que de vouloir vivre selon sa propre voie, entièrement éloignée du monde ? Tout se ressemble depuis que la différence est soi-disant plébiscitée. Tous prétendent suivre leur voie, n’avoir que soi pour maître. Pourquoi donc personne n’accepte celui qui choisit de ne suivre que sa propre loi ?
Hier encore, ma différence me faisait peur. Je n’osais affirmer haut et forme ces choses qui me rendent si unique. Pourquoi se cacher derrière des masques alors que le monde n’est qu’une vaste blague où les fous sont roi. J’ose enfin sortir de cette cage, cette cage qui m’a toujours tant retenue. Blanc comme la colombe, je m’élance vers l’océan, vers cet inconnu sans fin où le destin guide le chemin. Qu’importe la fin de ce spectacle ; aujourd’hui, j’admire mon impuissance face au monde. Qu’est-ce qu’est la mort pour un homme libre ?
Ecrit le 18 février 2018.