Je vis dans une prison dorée où le manque ne semble pas exister. Plaisir, jouissance, contentement, divertissement, futilité. Je souffre et je me tais. Je ne peux pas déranger, il existe bien pire que moi. Je lève les yeux au ciel espérant y trouver un peu d’espoir. Depuis que mes yeux voient, l’or s’est dissipé. Je ne vois que feu, vice et cupidité. Comment exister là où tout ne fait que subsister. Prisonnier de mon esprit, je dois me tuer pour exister.
Prendre la barre n’est plus un choix mais une fatalité. Doutes, peurs, hésitations m’assaillent. Des nuits se succèdent sans que jamais le soleil ne se lève. Que ne faut-il pas affronter pour se retrouver. Y a-t-il réellement de bonnes décisions? J’avance tel un estropié, ne cessant de me le demander. Reculer ou avancer, fuir ou affronter, devenir un homme ou rester un bon à rien? Conditionné, mon esprit tente de prendre le dessus. Je ne serai plus de ceux qui éteignent coeur et âme pour ce qui n’est pas d’en haut.
Le couteau sous la gorge, il me faut agir, dépasser ma condition. Prisonnier de mon esprit, je ne vois que limite et limitation. Il n’y a plus de doute, je ne peux vivre sans m’en séparer. En pleine guerre avec mon esprit, j’ai choisi les armes à l’esclavage, l’action à la complaisance, le combat à la renonciation. Gisant dans une flaque de sang, j’ai choisi d’Être.
Je suis las des illusions et du paraitre. Je suis celui qui a choisi de ne plus avoir le choix. En vérité, je vous le dit: « Je suis mon propre prisonnier et qu’importe mes ambitions, il me faudra m’affronter encore bien des fois pour me libérer de mon emprise ».
Troisième texte issu de la série: »Ecrits d’Edimbourg ».