Quel spectacle fou se déroule sous mes yeux ! Je ne peux arriver à le croire ! Je les vois s’agiter, oser me susurrer à l’oreille de rejoindre leur foutue danse, que je m’agenouille et me soumette à leur réalité vénérant, sans le vouloir, sans le savoir, leur nouveau dieu. Offrir ma vie pour une gloire factice, m’oublier pour quelques sous, pour un semblant de richesse que la pauvreté envie ne sachant son prix. Je m’écarte sans le vouloir n’ayant en vue que ma pleine liberté et rechignant à porter des chaînes qu’importe leur matière : d’or, de diamant ou de fer.
Leurs mots, jamais, ne s’arrêtent. Ils me vantent le monde, tout et son contraire. Usant d’ingéniosité, ils arrivent à me faire désirer ces choses déjà acquises. Je les laisse me caresser l’oreille, animant ainsi mes rêves de beaux et de somptueux. Mauvaise affaire que de flirter avec la tentation, personne n’en revient jamais indemne. La force, toujours, finit par s’ébranler à force, petit à petit, d’être confrontée.
Ressaisis-toi ! Lève-toi et coupe ton oreille avant qu’elle ne t’entraîne six pieds sous terre. J’ai fini par m’attendrir face à toutes ces merveilles déclamées. Je me retrouve à envier le monde, vouloir conquérir ciel et terre pour une gloire temporelle. Qu’est-ce que le temps lorsque que l’on fige son regard sur le ciel ? Ces choses qu’on espère tant ne seront plus là depuis longtemps lorsque les étoiles se décideront à bouger.
Je m’écarte de ces paroles et accepte cette solitude tant évitée. À quoi bon offrir sa vie si cela nous détruit ? J’aspire à un semblant de grandeur, non en matériel, mais en esprit. J’accepte de n’être qu’un incapable aux yeux d’autrui si cela m’amène à m’approcher de cet être supérieur, ce moi tant recherché. À quoi bon s’incliner devant les hommes alors que leurs paroles ne font que changer ? Qu’est-ce que ce labeur infernal dont le seul salaire est la morosité ?
Ecrit le 01 mars 2018, terminé le 13 juillet 2021.