Petit chien.

Petit chien, enfant d’une tout autre espèce, tu arrives au sein de mon foyer. Tu trembles sous l’effet de la nouveauté, mais ne laisses pas la peur te dompter. Tu pars à la découverte de toutes les pièces, cours dehors à toute vitesse marquer de ton odeur cette terre qui m’a vu grandir. À ta surprise, tu découvres d’autres êtres, des animaux, aussi, d’une autre espèce. Chats, poules et tu t’encours vers eux, timidement, puis en confiance. Le monde ne cesse de te stimuler. Ô oui ma belle, je peux le lire dans tes yeux.

Quatre mois, un temps bien trop court pour connaître le monde et tous ses contours. Tu ne cesses de grandir, tu grandis à une folle vitesse et t’exprimes sans contrainte. Tu fais entendre ta voix lorsque le jeu ne fait pas la loi. Tu ne penses qu’à cela, mordiller, courir, te dépenser. Qu’il est bon d’être nouveau-né.

Je te regarde et souris bêtement. Qui aurait cru que je serais devenu père si promptement ? Ta fourrure me donne envie de, sans cesse, te caresser. Qu’il me plaît de te toucher et de voir ton petit visage s’illuminer. Tu souris, toujours heureuse, comme si aucun mal, jamais, ne pourra t’atteindre. Ton cœur rayonne dans ton regard, au travers de tes yeux. Comment peuvent d’autres avoir tellement peur de toi ? Si petite à mes yeux, si courte sur pattes, tu arrives à effrayer ceux qui n’ont guère l’habitude de côtoyer des êtres plus grands et différents de la norme.

J’ai le désir secret d’arriver à te comprendre, de t’offrir cet espace où, entièrement, tu pourrais t’exprimer, sans entrave autre que le bon sens. Mais, quelle chipie tu es ! Tu t’amuses à tester les limites. Tu prends plaisir à me tenir tête, à tenter d’imposer ta façon de voir. Et qu’importe le nombre de non, tu me regardes avec ce petit air coquin, prête, dès que mon regard s’écarte du tien, à plonger sur la première occasion à réaliser une innocente bêtise. Tu me forces à faire preuve d’autorité, à tracer des limites à toute situation. Depuis, je me suis endurci. J’ai appris à élever la voix sans pour autant m’élever au-dessus de l’autre.

Un jour, tu comprendras que mes actions sont pour ton bien. Pour s’aimer, il faut savoir, mutuellement, se respecter. Je sais que tu ne veux aucun mal et c’est pour cela que je m’efforce de t’offrir un clair chemin. Amuse-toi, cours, joue, découvre. Je garde mon regard posé sur toi et te rappellerai à l’ordre lorsque ta fougue te mènera sur un mauvais chemin. Profite de ta vie, elle ne fait que commencer, mon petit chien.

Ecrit le mercredi 23 juin 2021.

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