Parole d’un citadin.

Malgré mon expérience de vie, le monde reste un grand mystère. Citadin de par ma naissance, je ne connais qu’une maigre facette des diversités qu’offre la vie. On dit que les voyages forment la jeunesse. En pleine nature, je cherche à communiquer avec le monde, à le découvrir tel qu’il est vraiment en son coeur.

Au milieu de la nature, je prends conscience du style de vie de citadin où la superficialité et l’apparence sont mises à l’honneur. La vie et les journées défilent laissant planer l’illusion d’un soleil constamment présent. L’esprit sans cesse occupé par des pensées importantes selon la société mais sans intérêt quant aux besoins réels de l’homme, l’homme se meurt car il est coupé de sa nature, de son essence. Sa seule nourriture est matérielle. Elle est apportée par son travail ou par sa fonction. Matérielle, elle ne satisfait jamais l’appétit mais rassasie assez l’homme pour qu’il ne se rebelle pas et pour qu’il ne cherche pas à découvrir les parfums cachés de sa nature. Lorsque l’homme reprend conscience de son besoin d’émancipation ainsi que son besoin de sens, le réveil sonne rappelant la nécessité de se rendre au lieu de torture et d’oubli favori: le travail.

Sortir des rues, des quartiers de la ville et se perdre au milieu de la nature me permet de prendre une bouchée d’air frais tout en me recentrant naturellement. Le vent, l’air, la vie qui m’entoure me font prendre conscience que nous sommes faits pour vivre entourer de ces merveilles. Le langage de la nature apaise autant qu’il libère. Loin du bruit incessant du monde, je respire enfin. Je me sens comme ressourcer, comme reconnecter à quelque chose de plus grand. Quel bonheur de ne pas avoir à penser à ces futilités qui font de nous des citadins. Quel bonheur de ne pas avoir à se vendre et à se travestir pour pouvoir exister à moitié.

En m’écartant des chemins de la ville par un retour à la terre, j’arrive à la confirmation qu’il existe une réalité où être l’emporte sur le paraître. Ici, je retourne au coeur des choses. Le superflu est éloigné et ce qui est nécessaire est amplifié. Entouré par la nature, je sens qu’un monde où la conscience domine sur l’inconscience prend forme.

Huitième texte issu de la série: « Le silence de Glencoe ».

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