Ecrits de passage

Paradis perdu.

Appelé par une voie soudaine, comme au sortir d’un mirage, j’ai quitté les cieux pour prendre racine ici-bas. Mon cocon, mon paradis perdu, je te quitte. J’ai largué les amarres en ces lieux sombres où rien de bon a poussé depuis longtemps. Comment faire pousser une fleur lorsque la terre, par manque d’eau, est devenue aride ?

J’ai creusé à en atteindre les profondeurs du monde espérant trouver des trésors enfouis sous terre. J’ai tenté de me conformer, porter l’uniforme en me diminuant pour pouvoir exister sans subir l’œil mauvais qui ne cesse d’épier. Je me suis tant limité pour ne point déranger. Inadéquat dans un monde qui ne tolère que ses propres voies, incorruptible d’esprit sur une terre qui prétend l’être, différent dans un monde qui prône la différence, et pourtant… Pourquoi la vérité se cache-t-elle toujours de l’autre côté ? N’y a-t-il pas d’autres trésors sous terre que les poussières ? 

Expériences après expériences, réflexions après réflexions, abandons après abandons, j’ai fini par lever tête vers le ciel espérant être assez digne pour recevoir ne serait-ce qu’un infime rayon de lumière. Il n’y a que lorsque l’on se trouve plus bas que terre que la dignité, enfin, nous habite. Surprise que d’apprendre que derrière l’abandon se cache l’acceptation de son impuissance : la voie sincère pouvant mener à la réalisation.

Me voici ici, en ta demeure, cherchant un peu de ta présence, un peu de ta lumière. Me voilà ici, cherchant à comprendre ton ampleur, ta volonté. Me voilà près de toi à chercher un peu de réconfort que le monde ne peut me fournir. Des cieux, je me suis enfoui, de ce monde, je veux m’extraire, de ta lumière, je veux m’enduire. 

Petit parmi les grands, se trouvant tout en bas de l’échelle. Un long chemin me reste à parcourir, une multitude d’œuvres restent à accomplir. Alors je lève encore une fois les yeux vers les cieux, cherchant inspiration dans un monde sans foi ni loi, de l’espoir dans une réalité désespérante, du courage pour braver vents et marées car bien que l’eau semble paisible, le vent, lui, ne cesse de souffler. 

Ecrit le 26 juin 2017, réécrit le 27 juillet 2021.

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