Par-delà la Manche.

Entends-tu le son de ma voix par-delà la Manche, par-delà les eaux, par-delà les mots ? La distance physique n’est rien lorsque les âmes ne font qu’un. Tu verras même que par-delà le temps, les sentiments demeureront intacts, comme inchangés. J’ai l’intime désir que l’actuelle séparation ne soit que temporaire, que du manque jaillira l’évidence de notre union.

Peut-être suis-je dans le faux. Aveugle dans une matrice qui m’empêche d’apprécier la réalité. Mais il me plaît d’espérer, de t’espérer à nouveau au creux de mes bras, ton corps collé au mien battant à un rythme similaire et menant nos yeux au silence de nos lèvres. J’aimerais revivre ces moments si forts pour que la mémoire en reste toujours marquée. Soupirs que provoque cette pensée. J’aurais tant aimé connaître la suite de l’histoire jusqu’à la voir se manifester dans le présent. J’aurais apprécié vivre tout ces peut-être manqués, cet avenir qui m’était si plaisant à caresser de mon amour naissant.

Et je repense à tous mes écrits passés. La teneur de mes mots, la profondeur de mes intentions. J’avais espoir en un début sans fin, en des mains qui se fondent pour ne faire qu’un. Mais, le destin seul impose ses idéaux. Je m’y plie même le cœur en lambeaux. Ma voix a diminué d’intensité, je ne veux point t’influencer. Elle se perd sur les vagues de cette Manche agitée et me revient en un écho solitaire, solidaire de ma peine. Un jour, peut-être, le silence me reviendra et me déchirera le cœur. En attendant, laisse-moi espérer en l’effet de nos fresques passées, celles faites dans l’éternité. Si le silence me revient, je saurai l’accepter. Ô, ma tendre destinée.

Ecrit le dimanche 17 octobre 2021.

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