Ecrits de passage

J’en garde un curieux souvenir. Je la revois dans toute sa fragilité, entouré d’une criante solitude, tenter de regagner son canapé pour s’y coucher. Qu’y a-t-il encore à espérer lorsque notre temps est passé, que notre vie se trouve derrière, et que notre corps, lentement, meurt jusqu’à nous rendre handicapé. On s’accroche à la vie, n’ayant rien d’autre à espérer. J’ai mal pour les …

J’observe le ciel bleu, le chant des oiseaux qui emplit le vide. Je ressens encore la pression de sa main contre la mienne, alors que son regard cherchait le mien, haletant, si proche du néant. Aucun mot ne sortait de sa bouche, elle était entièrement muette. C’est vrai, j’avais oublié qu’elle ne parlait pas français. On voyait à …

Par peur de déranger, J’ai éteint tout ce qui était mien. À quoi bon me dévoiler, à quoi bon tenter d’exister ? Invisible, devenu insipide. Il ne reste plus rien de moi. Verront-ils mes larmes couler dans l’ombre ? Le soir venu, je ne peux plus me retenir. Les mots fusent, le mal grandit, la …

Il n’y avait rien de bleu, Pas une once de couleur claire, Pourtant, un ciel se cachait dans ses yeux. Ils brillaient d’une lueur particulière, D’une lumière qui ne brûle pas, mais stimule l’intérêt. S’en détourner m’était impossible, j’en étais comme captif. Oh, oui, il faut le dire, Elle était d’or, je n’étais que d’argent. …

Pourtant, Elle semble bien simple, La fameuse question. Pour quelle raison M’est-il si compliqué d’y répondre Ou de simplement m’y atteler ? Qu’est-ce que je fais ? Je me le demande vraiment, Qu’ai-je fait tout ce temps durant ? Ha ! Je le sens s’enfoncer dans la poitrine, Ce foutu couteau du regret. Tant de possibilités, Pourtant, …

Vent d’hiver, s’en va comme ouragan. Respire pleinement, comme une première fois. Je prends l’air sans me soucier du subtil froid.  Mon été est avec toi, Qu’importe la saison, ne désespère pas, Tout sourit lorsque l’on se voit.  Par tous les temps, le beau s’invite ; Ton visage, ta peau, le sourire de tes yeux. Rayon du ciel, un soleil descendu …

J’écris noir pour vivre blanc, Mes plus sombres pensées exprimées Pour que vivent seulement les plus éclairées. L’homme n’est pas son stylo. Il écrit, s’exprime, insuffle son âme En chaque mot au travers des pages. Il se dissocie de l’oeuvre Ne prenant pour nom que celui d’auteur Pour ne point confondre l’oeuvre avec le chef. …

Bientôt, l’heure adviendra. La fin d’une épreuve, Le début d’une vie nouvelle.  Je me regarde sans œillères. Une larme à l’œil, A fini par remplir un fleuve.  Le fleuve de mes regrets Se présente devant de moi. Je me frappe le torse, ardemment.  Il est si facile de se perdre, D’écouter d’autres voix que soi Jusqu’à tomber au sol, égaré dans cette vallée de larmes.  J’espère …

M’entends-tu Lorsque tu me forces à hausser la voix, À me battre pour un semblant d’intérêt ?  Je m’use, À chercher à garder la tête hors de l’eau Dans l’espoir d’être vu, un tant soit peu entendu.  J’observe Ces débats qui jamais ne finissent Et laissent un sentiment de peine au tréfonds des cœurs.  S’exprimer, C’est ce qu’ils prétendent faire. Pourtant, jamais, ils …

Finissent-elles par disparaître lorsque le temps s’en va en des longues années ou serait-ce ma mémoire qui, lentement, se confond avec l’oubli ? Ça me revient en tête, je revis ces moments passés et m’en mords les lèvres. Je les observe avec cette distance qui m’amène à les voir comme une troisième personne, comme un spectateur. Qu’il m’apparaît …