Ecrits de passage

Même si le soleil me brûle.

T’entendre me conter les délices de ton cœur, j’en ai ma claque. Si tu me veux, viens me chercher ! Les mots, on sait ce que c’est, ça ne veut rien dire de concret, une promesse pour un peut-être à venir. C’est trop hypothétique pour moi, j’ai déjà assez donné. J’en ai marre d’attendre, de prêter l’oreille au son de ta voix, de rêver et d’imaginer nos conversations prendre une forme réelle. Tu sais comme ça fait mal d’espérer pour au final ne rien avoir ? J’en ai marre de tout ça. C’est beau sur l’instant, c’est vrai, mais je veux des actes ! Mouille-toi un peu ma belle. Si tes paroles sont si sincères, pourquoi tu ne me le ne montres pas en vrai ? Je veux plus t’entendre me crier que tu veux que je reste. Je veux le sentir, et fermement !

Une image concrète, c’est ça que tu veux ? Je veux sentir ta main s’enrouler sur mon bras, l’agripper fermement pour pas que je m’en aille. Bien sûr que je ne veux que toi, mais là, j’en ai marre de ce cinéma à deux balles. Agite donc tes lèvres pour me dire ce que ton cœur ressent. Je veux te sentir, toi, près de moi, ton corps se coller au mien pour que me reviennent en pensée les plaisirs qui nous ont été donnés de connaître et ton regard s’exprimer sans filtre jusqu’à me convaincre de la véracité de tes propos.

Je suis désolé, je ne peux plus croire tout ce qu’on me dit, je l’ai déjà trop fait dans le passé. Il arrive un moment dans la vie où l’on devient sourd. Alors, il faut nous secouer pour qu’on écoute. Pire que ça, faut nous montrer le chemin pour qu’on retrouve la vue. Tu peux comprendre ça, que la vie nous a brûlé le cœur depuis longtemps. On a trop vu, bien trop vécu pour se fier à ce que toutes les lèvres peuvent prononcer. Les mots, ils n’ont aucune espèce d’importance lorsque le cœur est ailleurs. Moi, je sais ce que je veux et il est devant mes yeux. Ce n’est pas ça le problème. Je suis arrivé à ce stade où le prochain pas est proche du dernier, je suis au stade terminal d’une maladie incurable. Si je m’ouvre à toi, il n’y aura plus de retour en arrière possible. Ça sera la fin, je ne pourrai plus voir un autre visage. Et ce n’est pas que j’aie envie d’en voir d’autres, ne te fais pas des idées si folles. Je ne veux juste pas mourir une fois encore, sans aucun réconfort, ni espoir dans le coffre.

On ne le dirait pas comme ça, mais c’est moi qui ai préféré devenir sourd et aveugle. J’ai connu tous les plaisirs, avec ce cœur d’enfant. Je ne voyais pas le mal, je pensais que le monde me rendrait la pareille. Regarde-moi dans les yeux, tu vois ce qu’il me reste ? Oui, c’est bien ça, il ne me reste rien, que des débris du passé. J’ai tenté tant bien que mal de m’en dissocier, je n’y suis pas arrivé. J’ai préféré accepter ce que la vie m’offrait au jour présent qu’importe le prix, sourd et aveugle, je ne voulais plus me perdre dans la nuit. Tu es un vrai petit soleil toi, tu ne t’en rends pas compte. Je peux plus accepter de souffrir comme ça, tes rayons me tueraient. Montre-moi que je ne me trompe pas et je t’offrirai tout ce qu’il me reste. Ce n’est peut-être pas grand-chose en vue des autres, mais c’est tout ce que j’ai, absolument tout. Je veux plus me retenir, je ne veux plus me contenir. Je veux pouvoir m’exprimer pleinement, vivre intensément, même si le soleil me tue, me brûle une dernière fois.

Écrit le mercredi 06 janvier 2022, réécrit le vendredi 21 janvier 2022.

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