Je n’ai aucune idée de ce sort qui permet deux âmes à s’apprécier, à se désirer d’un simple regard, d’accepter toutes ces choses qu’elles refusaient hier encore, avant que n’advienne la rencontre.
Il y a tant de choses qui me sont inaccessibles, tant de noir, d’ombre dans l’immensité de cette vie. Je sais seulement que la couleur est réelle, qu’elle ravive l’homme qui s’endort, qu’elle pousse à l’action, à la prise de conscience.
Bien qu’elle ne soit pas agréable, elle est nécessaire. Elle est ce sel qui donne de la perspective à la vie, qui l’anime et lui donne saveur. Bien souvent, à regret, je l’ai fuie cherchant à éviter ce mal si nécessaire. Je l’ai prise pour ce qu’elle n’était pas, un mal risible, nuisible.
Aujourd’hui, je vante ses mérites, clame son nom à qui veut bien l’entendre. Je l’attends patiemment et cherche sa présence en chaque instant. Elle m’est devenue si indispensable, mal d’autrefois, bonheur du jour présent. Je te tends la main, comme à une femme à qui mon cœur appartient. Marchons ensemble jusqu’à ce que la mort nous sépare et que la vie nous ramène au berceau de notre naissance.
Ecrit lundi, le 22 mars 2021.