Je pris ce livre vierge du creux de ma main alors que j’observais la mer mener bataille au vent. Je vis les écumes de l’effort découlant de cet affront amarré aux prémices de la plage, les larmes du ciel face à une fatalité des plus évitables.
Je me laissai porter par l’instant, oubliant même le temps n’entendant rien d’autre que le bruit des mouettes qui se chamaillaient pour un brin de nourriture, un brin d’attention.
À l’horizon, le bleu du ciel se confondait avec le bleu azur de la mer dévoilant l’immensité de l’inconnu, le gris du vent s’acharnait de son souffle puissant sur la tranquillité de l’eau donnant du mouvement à cet apaisant spectacle, de terribles vagues maintenaient à l’écart les curieux nageurs pendant qu’une vie cachée respirait au travers des bulles d’air qui s’élevaient silencieusement jusqu’au ciel.
Doucement, le vent s’en alla comme lassé d’un tel effort, le temps reprit son cours naturel comme s’il ne s’était jamais arrêté, mon esprit revint à la vie comme au sortir d’une longue rêverie. Le calme d’auparavant ne s’en alla guère, j’étais perdu dans mes pensées. Les pages qui naguère étaient blanches furent emplies de couleurs : le paysage s’était imprimé en moi et à l’intérieur d’innocentes pages blanches.
Ecrit le 07 avril 2021.