Alors que chante le coq,
C’est le cœur lourd que je pars loin des routes de mon enfance,
Comme un citoyen du monde que les frontières ne peuvent arrêter.
À mes oreilles sifflent encore les mots de la veille,
Ceux que ma mère ne pouvait garder à l’intérieur,
Apeurée qu’elle était que son fils, enfin, prenne son envol.
Cela faisait bien longtemps, pourtant, que mes rêves dominaient la réalité.
Voyageur de l’esprit, c’est en mon for intérieur que je m’évadais,
Si proche de mes idéaux et bien loin de toucher le sol de mes pieds.
La tête en l’air, par trop souvent je me perdais
Regardant vers le ciel comme un orphelin en recherche de son père.
Peut-être est-ce là que devraient plus souvent se diriger mes piètres pensées,
Trop souvent occupé à ne faire que compter;
L’argent qui part, le temps qui passe et le manque à gagner.
Parfois, le désespoir s’invitait sur ma route,
Comme un inconnu au sourire chancelant que la liqueur anime;
Viens mon ami, j’ai de quoi t’aider pour que tu les touches tes nuages !
La vision se trouble, les rêves s’envolent, c’est en perdition que mène ce soi-disant bonheur.
Alors je m’arrête en plein chemin et observe au loin.
Je ne vois pas de fin à cette marche que j’entame.
Je prends l’air et en un soupir relâche tout le poids accumulé;
À quoi bon continuer à compter alors que l’infini se montre à qui cherche à se dépouiller.
Écrit le 13 décembre 2023.