Ecrits de passage

L’illusion de grandeur.

L’obscurité pour lumière, je percerai le mal qui persiste en moi avec les gouttes du ciel. Je les laisserai couler sur mon visage, sur les cicatrices qui l’inondent jusqu’à les voir me pénétrer, jusqu’à me remplir à ras-bord. Trop d’expériences m’ont mené à l’article de la mort. Trop d’amours m’ont mené aux portes de la haine. Je fais souffrir, tant j’ai mal. Et je m’éloigne de tous, même de ma propre âme.

Sans attendre, je m’abreuverai à la source première sans chercher, d’aucune façon, à assouvir les pulsions qui m’obsèdent. Par trop de fois, elles m’ont mené en des endroits si bas, si sales que mon esprit en est encore marqué. Je me déferai de ces liens, un par un, sans porter mon regard sur le temps qui court. Il m’endort, il me mène par le bout du nez. Je me voyais mener une toute autre vie alors que rien n’était encore inscrit. J’ai cherché à en gagner, à voir tout s’accélérer. Me croiriez-vous si je vous disais que tout le contraire s’est pour moi manifesté ?

A vouloir gagner du temps, je l’ai perdu. A vouloir réussir, je me suis égaré. A chercher à correspondre, je suis devenu insipide. Rien, une poussière se prenant pour plus grand qu’elle ne l’est. De mes cendres, j’ai jeté mon dévolu sur l’inconnu. Une feuille et un stylo, un pauvre attirail pour prétendre à la grandeur… Je me sais néant, je me sais petit. Qu’importent mes oeuvres, je resterai cette homme à terre qui cherche à s’ élever au plus haut qu’il lui est permis d’atteindre sans se perdre dans les folies qu’apporte l’illusion de grandeur.

Écrit le 17 février 2023.

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