Comme l’œil qui renaît en chaque instant, la perception que je porte du monde se change au travers de ces subtiles expériences, qui autant qu’elles façonnent mon âme, altèrent la vision du monde qui m’entoure.
L’objet, en son essence, jamais, ne change et pourtant, selon l’instant, diffère du regard précédemment porté. Au point même qu’il m’arrive à me demander si c’est le monde qui change où nous qui sans cesse changeons ?
Quelle est la différence entre l’homme éclairé et celui qui vit caché du soleil ambiant si ce n’est le nombre d’expériences vécues. En absolu, tous sont égaux. Dans les faits, un monde sépare un homme de l’autre. Comment porter un jugement lorsque tout est simplement question de temps et du temps, nous en avons bien usé avant de prétendre être quelqu’un ? N’est-ce pas là une grande folie que de croire être quelqu’un, d’oser se penser supérieur, de penser posséder une quelconque connaissance ou savoir, d’oser porter un regard jugeur sur autrui sachant pertinemment qu’en pareille circonstance, nous ferions de même, si pas pire ?
Folie de l’homme de vouloir achever des objectifs pour sa propre gloire. Dites-moi que restera-t-il de nous lorsque le vent se lèvera et balayera les débris de notre misérable existence, de ces cendres du cadavre de notre vie. Vil espoir que de perdurer dans un monde où tout est destiné à la décrépitude. Je porte espoir en l’avenir, à ces lendemains infinis que les générations nouvelles porteront. En moi, je n’ai aucun espoir, en l’avenir, je mise toutes mes cartes. Ô toi mon fils, qui prendra le bâton sur lequel je m’appuie, de par tes valeurs, ton cœur et ta foi, élève cette terre qui se dresse devant toi, traverse les mers et océans en implorant un secours surnaturel, procrée et transmet ce qui ne meurt jamais : ces joyaux que seul le cœur promet. En toi, j’ai toute confiance, en toi, je donne tout ce qui m’est le plus cher : la Foi qui habitait nos pères, celle qui déplace les plus grandes des montagnes.
Ecrit le 23 avril 2021.