Ecrits de passage

Le spectateur.

Écrit le 21 février 2019.

La nuit entre par ma fenêtre, aucune lumière n’est allumée. Dans le noir complet, la fenêtre ouverte, le vent chantant, assis devant mon bureau, je m’évade à travers des pensées plus profondes que ma personne toute entière. D’un oeil, le regard dans le vide, j’observe, au loin, le spectacle d’un temps.

Je vois des masques perpétuellement portés, des âmes qui se perdent voulant faire mieux que bien, des mots qui fusent toujours plus forts, toujours plus loin sans jamais porter fruits, des apparences aguicheuses qui ne sont rien d’autres que des apparences, des idéaux toujours plus beaux et dont le seul vrai salaire est la métamorphose de l’homme en monstre.

Silencieux, du haut de ma petite personne, j’observe, au loin, ce spectacle d’un monde qui à l’image du temps, tourne, sans cesse, en rond. Mes yeux s’ouvrent, mais mon coeur suit un chemin différent. Aucune larme ne coule, mais la peine n’est pas inexistante pour autant. Parfois, certaines peines ne trouvent pas de moyen d’expression, certaines douleurs se vivent sans jamais une parole et certains maux tuent sans mots pour les exprimer.

Les yeux ouverts, je ne peux plus regarder le monde de la même manière qu’hier. Le coeur éteint, je ne peux plus donner coeur à mes passions. Conscient, je ne peux qu’observer un spectacle dont l’issue ne m’est que bien trop prévisible, sans pouvoir changer quoi que ce soit, si ce n’est moi.

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