Je ne sais pas par où commencer. Qu’est-ce qui me fait plus mal, le silence ou l’absence ? Je ne sais pas quel est le sort qui nous a poussé à prendre distance. Je sais simplement que mon coeur souffre de ne te voir en chaque instant. Hier, nous étions l’un avec l’autre, l’un sur l’autre, l’un dans l’autre. Nos respirations s’harmonisaient, notre souffle était le même, notre pouls battait à une même vitesse. Je n’espérais qu’une seule chose, voir nos deux corps entrer en fusion jusqu’à ne faire plus qu’un, brûler de notre désir jusqu’à connaitre les mystères de la transmutation.
Quel est ce mal qui nous a piqués ? Serait-ce notre folie qui a fini par nous consumer ? Sur un malentendu, une échappée est si vite arrivée. Je t’écris afin que l’ordre puisse régner. Face à mes écrits, tu as préféré partir avant que la tempête ne se déchaine. Le coeur meurtrie, les pensées si peu claires, je te laisse prendre le large alimentant la mer de mes larmes amères.
Comprends-tu la douleur au travers de mes mots, le désir de nous voir uni avant que ne reviennent les eaux ? Je sais que ma plume te blesse, que mon expression t’agresse, mais que faire d’autre lorsque le mal progresse ? Le silence ne peut résoudre les maux. Il laisse en suspens ces choses qu’il faut exprimer pourtant. Bien trop longtemps, il a duré laissant croitre la mer et les eaux qui, aujourd’hui, se déversent.
La clarté, toujours, finit par s’imposer. Les émotions se tassent, les pensées s’éclaircissent. Tout a un sens ou finit par en trouver. Je sais que mon coeur t’aime bien que ma bouche goûte le fer. Le silence brisé naguère reprend ses droits. L’absence de ta présence s’éternise jusqu’à me brûler de froid. Je n’espère plus, j’ai perdu toute foi. Qu’importe mon sort, notre union, je m’en lave les mains. Si l’univers souhaite nous voir uni face au Père, c’est entre tes mains que je lui laisse les clefs de notre funeste destin.
Ecrit le 18 mars 2018, réécrit le 14 juillet 2021.