Le misérable.

La direction du vent a fini par changer. Je ne sais pas bien pourquoi, mais plus rien n’est pareil. Que s’est-il passé? L’avenir semble bien sans goût sans ta présence. Aurais-je été aveuglé? Si près l’un de l’autre, dis-moi quand nous sommes nous éloignés, quand nos voix ont-elles cessé de s’accorder?

Je ne comprends toujours pas. Porté par la sincérité de mon coeur, je n’ai vu que ma propre réalité. De peur de te voir disparaître, j’ai préféré me mettre en retrait. Je t’ai souvent vu comme celle qui ne voulait pas m’entendre. Au final, peut-être, qu’à tes côtés ma voix n’existait tout simplement pas.

Les tourments de la vie sont comme des raz-de-marées, ils prennent tout sur leur passage. J’ai cru détenir la vérité, être le porteur du flambeau. Mon aveuglement aura été total. Mes intentions ont toujours été de faire le bien. Peut-être ai-je oublié de faire ce qui était juste. Peut-être est-ce moi qui ne voulais pas m’écouter. Lorsque j’y repense, je me déçois.

La vérité est lourde à porter. Au-dedans, tout brûle de mille feux. Des questions ne cessent de m’assaillir. Ma pensée me fait défaut, je revois le passé et ta réalité. Tes propos me font me rendre compte du chemin restant à parcourir. Je ne suis qu’un petit enfant dans un monde de géant. J’aurais aimé courir et attraper ta main, mais comment être certain de tes intentions?

Entre l’intention et l’action, il y a un monde, je m’en rends compte. Un goût amer inonde le fond de ma gorge. J’ai tenté d’être parfait comme si l’erreur ne pouvait exister. Peut-être ai-je simplement oublié d’être moi.

A tes yeux, je ne suis qu’un misérable, je suis celui à blâmer. Je me complais d’une situation qui m’annihile laissant mes mauvais penchants prendre le dessus. Je me suis laissé aller à la dérive par complaisance ou bien par amour. Peut-être suis-je bien différent de celui que je pense être. Peut-être qu’au final, mes cris et mes écrits ne sont qu’une illusion. La pièce d’une mascarade où je joue un rôle mais où je ne l’incarne pas. A quoi bon écrire si l’incarnation ne suit pas? A quoi bon respirer si le souffle ne suit plus. Du fond de mon être, j’ai mal.

Cinquième texte issu de la série: « Le silence de Glencoe ».

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