Ainsi, le mal m’a aussi pénétré. Mon armure naturelle, que je tentais de maintenir, a vu une brèche se créer au sein de son épaisse muraille. Qu’importe la protection, il viendra, un jour, une force capable de la terrasser. Mais qu’importe, avec tout mal, vient une solution. Il suffit d’ouvrir les yeux et d’oser la trouver.
Lentement, mon corps s’affaiblit, une légère chaleur se manifeste en moi. J’ai de plus en plus chaud, bien que mon accoutrement n’ait point changé. Ma respiration, elle, n’est pas endolorie, mais une gêne demeure dans la narine. Comme si un corps étranger avait pénétré ses parois et s’était logé au sommet. Désagréable sensation.
Pour le reste, rien ne diffère de l’habituel nettoyage d’hiver. Le corps se désengorge et fait sortir naturellement ce qui a lieu d’être. À chaque saison, un changement s’opère. Il est normal pour le corps, comme pour le reste, de se mettre à la page et faire le vide du trop-plein de la saison passée.
Quant à ma tête, merci de me l’avoir demandé. Elle bourdonne, ô oui, elle bourdonne plus qu’à l’accoutumée. De légers maux de tête se font sentir tout en demeurant raisonnables. On se sent faible. Du moins, plus faible que le jour précédent. Le corps lutte, use de ses énergies pour se nettoyer. Le mal n’est que temporaire. Une gêne pour un futur bien-être.
Quelle lassitude. On aimerait ne rien faire et rester cloîtrer au lit, bien au chaud. Mais la vie, elle, ne s’arrête jamais. L’individualité du monde nous pousse à toujours compter sur nos forces, qu’importe la saison. On aimerait tant sentir la chaleur de l’entraide, le soutien de ses pairs, quelqu’un pour nous aider à maintenir le cap. Triste réalité qu’il nous faut pourtant accepter. Il faut vivre avec son temps, et avec ce qui est accessible à nos mains.
Malgré le mal, je ne perds guère espoir. Je m’en remets aux anciens et à leurs remèdes sans faille. La nature est si bien faite, pourquoi ne pas, par moments, s’en remettre à elle ? Elle sera toujours plus grande que moi, qu’importe le poids de ma tête ou de ma bourse. Je laisse donc l’estomac vide et toute mon énergie se concentrer sur le soin ou devrais-je plutôt dire, le nettoyage de mon corps. J’ouvre ma pharmacie et use de complément naturel pour aider le corps à la besogne. Il ne me reste plus qu’à fermer les yeux pour quelques jours et accepter l’inconfort temporaire qu’impose un temps nouveau. D’ici là, soignez-vous bien, j’en ferai autant pour ma part.
Ecrit le jeudi 04 novembre 2021.