Ecrits de passage

La forteresse de ton âme.

Parle-moi de ces choses dont personne ne connaît le visage, ces secrets enfouis profondément dans la forteresse de ton âme, ceux dont la valeur est inestimable et bien trop précieuse pour rester enfuient sous les décombres de la nuit.

Gravis avec moi cette montagne d’escaliers, use de ma personne pour avancer au plus profond du chemin. Et si le silence s’impose dans les airs, écoutons les mots inaudibles qu’il exprime. Laissons le vide nous pénétrer, nous dépouiller de nos vêtements usés, ceux que nous arborons fièrement et dont l’éclat, dans la nuit, se confond avec le sombre noir.

Escaladons cette montagne de l’inconnu, dénudé de toutes nos pensées, de tous nos jugements. Élevons-nous au sommet en s’aventurant à travers les sept étages qui composent cette demeure. Nord, Sud, Est, Ouest, qu’importe la direction, un gardien surplombe le dôme et garde son point cardinal.

L’un avec l’autre, pénétrons cette demeure qui n’est pas la nôtre. Tiare et couronne sur nos têtes, le Roi est revenu des morts. Nous ne sommes que régent du bien qui nous a été confié. Main dans la main, avançons comme un seul, la trinité s’inscrit en union à notre destin. Laissons notre cœur prendre le relais et d’un regard, seulement, communiquer ses effets, les flammes qui en jaillissent, les joyeux qui y fleurissent depuis que nous avons laissé libre cours à l’écoulement de la vie à travers nous.

Sur ce bienheureux chemin, la mort a été notre pain quotidien. L’un comme l’autre, la route nous a éprouvés, elle ne nous a point épargnés. Il a fallu bien du temps pour un jour répondre du nom de vivant. Aujourd’hui, il nous est impossible d’accepter un autre chemin que celui qui fut le nôtre. Souffrance, flagellation, orgueil, préjugés, vices dont l’homme excelle et dont nous avons usé à outrance toutes nos vies durant. Il nous a fallu être bien des hommes pour enfin en devenir, mais qu’importe le chemin, qu’importent les morts, aujourd’hui, nous sommes.

Ecrit le 09 mars 2021.

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