Ecrits de passage

Insaisissable.

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L’incompréhension dont souffre mon esprit est immense. Une tonne de questions me taraude animant ainsi mes nuits et mes journées. Mon avancé ne s’est pas arrêtée pour autant, mais mon pas, lui, s’est alourdit d’un poids. Le bon sens m’oblige à accepter les évènements sans poser de jugement et cela qu’importe leurs effets à mon égard. Face à ce dernier, je baigne dans l’incompréhension. Malgré quelques signes avant-coureurs, je ne l’ai pas vu venir. Du moins, je ne pensais pas que ce moment advint si tôt.

Face à l’annonce, mon coeur est resté de marbre. Insensible en apparence, qui creuserait un minimum découvrirait inévitablement que ce n’est là qu’une bien piètre façade. Une façade d’un homme qui malgré ses attaches ne peut se permettre de sombrer dans l’apitoiement et les négociations à outrances. Une façade d’un homme qui bien qu’il souhaite une tout autre fin, ne peut imposer sa volonté face au destin. Le sort n’est pas de mon ressort. Tout geste posé est généralement le fruit de longs moments de réflexion. A quoi bon tenter de changer ce qui, depuis un certain temps, a déjà été décidé?

La vie suit son cours. Il faut continuer d’avancer même si cela amène, une fois de plus, à la solitude. A force de vivre, la solitude est devenue mon pain quotidien. Même si je ne suis jamais vraiment seul, un certain vide est présent en moi. Il est pesant car la cicatrice est encore récente et que la peine ne s’est pas encore envolée. Est-ce là une fin ou y aura-t-il une suite? Dieu seul sait et je ne peux me permettre de m’attarder sur cette question. Plus le temps avance et moins je comprends l’humain. J’en viens à me demander si je peux continuer à me considérer comme tel. Je suis peut-être dans le monde mais je ne suis plus du monde. Je ne cesse de lâcher prise, cela finira-t-il par faire de moi un insensible?

Malgré ma petitesse, je tente d’agir en apportant un brin de lumière à ceux qui croisent ma route. Souvent déçu par l’homme, mon coeur se demande si cela revêt encore du sens. A quoi bon faire le bien si la seule récolte est de la peine? A quoi se donner si la seule finalité est la perte de soi? A quoi bon vivre si la seule issue est la mort? Je ne sais plus que penser. Plus je cherche à comprendre et plus je sombre. Peut-être qu’il n’y a tout simplement pas de réponse et que la seule solution reviendrait à accepter pleinement la situation, à s’abandonner et à ne pas chercher à savoir à tout prix. Peut-être est-ce là une ruse de l’égo qui, une fois de plus, tente d’exister. Peut-être faut-il candidement faire le vide, revêtir son plus beau sourire, accepter la mort et se laisser tomber dans les flammes du fleuve de la vie. En fin de compte, qu’importe le nombre de mes entreprises, ce mystère demeurera insaisissable jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. 

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