Si souvent prononcé au creux de mon oreille,
Sans remords, sans le penser peut-être, comme si c’était naturel.
Tous les jours répétés : mantra, mantra, s’il te plait pénètre ses pensées.
Des années plus tard, ces mots continuent à siffler.
Ils m’agacent, m’ont rendu aussi agile qu’un estropié.
Je marche comme on boite, souffrant d’un mal imaginaire.
Incapable, incapable !
Même lorsque je prouve le contraire, le refrain reprend de plus belle.
Qu’importent mes actions, le temps, mon évolution, je reste cet incapable.
J’aimerais changer la donne,
Que ces mots anciennement prononcés changent de forme,
Qu’ils perdent de leur pouvoir, qu’ils cessent d’autant me toucher.
Dites-moi, quel est ce pouvoir confié aux mots
Qui leur permet de nous hanter donnant vie aux maux
Et poussant l’homme à se voir comme rien de grand, comme inexistant ?
Fatigué de voir le cœur saigné,
Je m’encours de la maisonnée
Prouver à l’extérieur ce qu’il m’est impossible à l’intérieur.
Tout dépend du regard.
Dehors, mon aspect change de celui qui m’a trop souvent été collé à la peau.
Je brille, mais comment peut-il en être autrement lorsqu’enfin, on sort de l’eau ?
Dans la vie, tout s’apprend et se désapprend.
Il faut parfois connaître le néant
Pour apprécier ce qui devient grand.
Écrit le mardi 06 juillet 2021.