Au commencement, tout est découverte. Mis à nu tels des enfants, l’aventure et l’expérience sont nos seuls moyens de subsistance. Il n’y a de besoin de manger la pomme de la connaissance, aucun subterfuge ne peut combler l’expérimentation et le libre examen.
Comme des enfants, il n’existe de bien ou de mal. Les choses sont simplement ce qu’elles sont. Le feu brûle, le feu nourrit, le feu soigne, le feu détruit. J’apprends à me brûlant et je brûle d’envie d’apprendre ce que la diversité du monde a à m’offrir.
Comme un enfant, le jugement m’est inconnu. Le monde me semble neutre en son essence. La nature des choses ne change qu’en fonction de mes actions, de mes intentions. La main qui aide peut devenir la main qui tue. Est-ce l’action qui pose problème ou l’intention qui y a mené?
Comme un enfant, j’expérimente autant que possible et le monde me limite à sa vision. J’entreprends ce que mon coeur me dicte, je m’arrête là où mes modèles me limitent. Petit face au monde, je ne cherche qu’à être accepté. La seule voie possible réside dans l’acceptation de ma dépendance, dans ma soumission en une autorité qui affirme connaitre le monde bien mieux que moi.
Comme un enfant, je me conforme. J’oublie ma voix intérieure et j’écoute celles des adultes. Déconnectés d’eux-mêmes, ils écoutent les bruits extérieurs qu’ils ont appris à accepter par habitude aux dépens de leur existence.
Comme un enfant, je me rebelle ne souhaitant pas être défini par une voix autre que la mienne. Le combat commence et n’est pas prêt de s’arrêter. Par habitude, je dépose les armes. Il faut croire que le monde a bien fait son travail.
Comme un enfant, je grandis remettant tout en question. Ma personne, ma vision, mon monde. Rien n’a de sens et je cherche à m’en extraire. Mes habitudes me sont ancrées depuis mon plus jeune âge. Je me sens bien supérieur à ce que je suis et pourtant je sens mon être me tirer vers le bas. Je souffre en silence et mène un combat dans l’ombre. Face à moi-même, je n’ai aucune échappatoire. Comment se libérer lorsque par habitude, je me suis moi-même enchaîné.
Conscientes ou inconscientes, mes habitudes ont fait de moi la personne que je suis. Qu’importe les apparences, le véritable ennemi est au-dedans. L’action est libératrice mais encore faut-il la force et le courage de combattre les démons qui se cachent confortablement à l’intérieur. Seul le présent revêt de l’importance, mes actions d’aujourd’hui portent en elles le fruit d’un futur futur.