Je marche inlassablement dans mes 9 m2. Une petite pièce pour dormir ou simplement se reposer. C’est bien peu pour se dégourdir les jambes, mais je n’arrive pas à m’arrêter de penser. Le destin, une fois de plus, est venu tout chambouler. Il me demande une requête des plus folles ; sauter dans le vide et opérer le saut de foi.
Je marche encore et encore, me gratte la tête énergiquement comme si cela allait changer une variable de l’équation. Seigneur, pourquoi tant de défis ? Mais attendez, est-ce là vraiment un défi ? Subitement, je m’arrête figé par la pensée qui comme l’éclair vient de me traverser. Je suis foudroyé ! Pléthore de réflexions me viennent en esprit, j’ai enfin compris !
S’ouvrir à une opportunité, c’est accepter la mort de toutes les idées que l’on s’était imaginées. On ne souffre pas des événements qui surgissent, mais de la dureté de notre cœur qui n’arrive pas à lâcher prise et à accepter ce qui se présente bien que cela nous corresponde parfaitement. Qu’il est dur de n’être qu’un homme, d’accepter son imperfection et de s’en remettre à la vie, elle qui vit par-delà le temps et les apparences.
Lorsque le hasard se dresse sur notre chemin, il se montre souvent vêtu d’un vêtement des plus improbables. Il aime se cacher et apparaître pour ce qu’il n’est pas. Il faut souvent persévérer, percer et vous verrez qu’il crie avec son sourire défiant. Il semble n’être que le fruit de la folie, mais le temps révèle son vrai visage : celui de la sagesse.
Bien que conscient que ce qu’il me propose dépasse de loin mes espérances, je me sens triste. Une tristesse que je ne pensais pas connaître. Je résiste, je ne veux pas me soumettre aux bienfaits que le destin me propose. Je m’étais déjà inventé une vie, une route à suivre et une destination idéale. Mes rêves, du moins la forme, étaient différents en apparence de ce qui m’est proposé. Je lutte entre ce que je pense bon et ce qui est bon.
Les nuits sont courtes, les journées agitées. Je cogite, mais une paix commence à se manifester. J’en arrive même à me demander pourquoi j’ai tant hésité. Je sors de cette pièce et m’en vais courir dehors. Léger comme le vent, joyeux comme un enfant, je danse avec le temps, j’accepte mon sort. Patience et persévérance, deux dons qui mènent à la bienséance. La raison de l’homme est souvent futile face à celle du destin. Ne vous inquiétez pas, Il veille sur nous, gardez le cœur serein.
Écrit le mardi 20 juillet 2021.