Ecrits de passage

Fleur du mal.

Fleur du mal qui dans mon jardin se déploie lorsque mon attention s’échappe et pointe en d’autres directions.

Insidieusement, tu t’installes portant des vêtements autres que les tiens et prétendant à d’autres desseins.

Tu me glisses à l’oreille des mots qui attendrissent mon cœur, qui éteignent toute vigilance et ouvre la porte à la confiance. Mensonges et détérioration de la vérité, tu manipules mes pensées et m’amènes de l’autre côté du sens qui est le bon.

Main dans la main, nous marchons comme des amants dont les lendemains luisent à l’horizon. Notre amour grandit. Depuis ton arrivée, les portes de mon champ se sont ouvertes laissant d’autres comme toi s’installer.

Avec le temps, les sentiments ont grandi. Mes yeux, lentement, se sont fermés tandis que mon cœur de plus en plus s’ouvrait. En ma terre, depuis, tout a changé. Toi, ma chère et tendre petite fleur du mal, tu as fait entrer légion et, de mon domaine, vous vous êtes emparés.

Sans que mes yeux ne le voient, le mal a grandi. Les roses se sont fanées, le verdoyant s’est grisé, le beau s’en est allé laissant les ronces et les épines prendre place au sommet de la montagne. 

Maintenant, que tu me révèles ton vrai visage et me nargues de tes viles paroles, je pleure à chaudes larmes dans tes bras d’épines. Je saigne sans pouvoir le voir, sans force pour reprendre ma couronne, pour m’écarter de tes bras tranchants. De mon pouvoir, tu t’es emparée et de ma contrée, tu as fait ton royaume mal aimé.

Ecrit le 06 mars 2021.

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