La simplicité peut être perçue comme un don. Son application conduit souvent à une forme de modestie et de sobriété. Deux chemins nécessaires pour celui qui veut se rapprocher du bonheur et de la satisfaction véritable. Deux finalités atteignables lorsque l’on s’extrait des illusions entretenues par le monde moderne.
Rien n’est planifié et rien n’est à faire. Vivre selon son propre rythme est quelque chose qui peut s’avérer changeant. Tantôt vite, tantôt à la traîne et enfin au ralenti. Se reposer, s’il n’y a d’excès d’oisiveté, ne devrait pas être vu comme de la paresse. N’oublions pas que l’arc, pour garder sa force se doit, par moment, d’être débandé.
Au fond, quelles obligations avons-nous? Prendre le temps de prendre le temps. Laisser le stress et les préoccupations inutiles où ils devraient être: à la poubelle. Pourquoi courir sans cesse à un rythme effréné? La vie n’est pas une course mais un marathon. La finalité n’est pas la réalisation d’objectifs, elle est dans la réalisation de l’objectif. Elle est tout autour, dans les blessures, dans les victoires, dans les défaites, dans la renonciation, dans l’inutile, dans cette fleur resplendissante qui se cache derrière un muret. Pourquoi sommes-nous à ce point aveugle? Eternels insatisfaits, comment faisons-nous pour ne voir la vie qu’à travers un filtre qui nous tue?
Il est déplorable de remarquer que la modernité rime avec oubli de la personne comme si elle n’était rien d’autre qu’un outil bon à être exploité. Le travail est devenu une raison d’être. La consommation à outrance et l’évasion à travers des voyages paradisiaques sont comme des pilules permettant de ne pas sombrer. Nous vivons dans un monde où l’on soigne seulement les conséquences sans jamais effleurer les causes. Faire semblant fonctionne mieux que faire vraiment. A m’entendre parler, il est vrai que l’on pourrait croire que mon discours pousse à un retour vers les temps anciens. Je suis clairement conscient que tout n’était pas mieux avant. Cependant, quand l’évolution pousse à une extinction prévisible de l’homme esprit, que sommes-nous censés faire?
Onzième texte issu de la série: « Le silence de Glencoe ».