Entre nature et plénitude.

Le silence comme guide, je navigue là où les murmures du vent me mènent. Montagne, rivière, ruisseau, point d’eau, je ne cesse de m’émerveiller face à cette immense simplicité. Perdu sur une terre nouvelle, je suis comme un nouveau né. Loin de tout repère, au coeur de la nature, mon être chante des mélodies à en faire tressaillir la plus sensible des fleurs.

Immobile en pleine plaine, j’observe. Autour de moi, tout semble mort, rien ne bouge. Au loin, j’aperçois des cerfs se déplacer silencieusement, curieux d’entrevoir un être si différent d’eux se mouvoir sur leur terre. Le vent se déplace, remuant du bout de ses doigts les brins d’herbes, les fleurs et portant à hauteur de mes narines l’odeur d’une nature pleinement vivante. Le cours d’eau se dégèle lentement laissant entendre à un rythme irrégulier le bruit de craquement de glace. Le jour commence à peine à se lever. Le climat se réchauffe tendrement. La nuit et son froid polaire n’ont épargné personne. Le bout des pieds complètement gelé, face à tant de beauté, je n’ai d’autre choix que de prendre mon mal en patience.

L’heure tourne nous laissant apprécier le spectacle changeant qui se présente à nous. Le monde s’illumine au compte-gouttes. Le soleil se lève timidement laissant apparaître de nouvelles couleurs dans le ciel. La montagne habituellement blanche revêt désormais une délicate couleur rosée se déplaçant au rythme du levé de soleil. La nature dans sa simplicité émerveille à travers des actes d’une pureté telle qu’un excès de gratitude semble être la seule réaction possible. Remercier de pouvoir assister à un spectacle qui n’a aucune valeur pécuniaire et qui vaut pourtant bien plus qu’un pesant d’or.

Au milieu de la vacuité, tout prend sens, tout semble avoir un sens. A des milliers de kilomètres, je ne me sens pas étranger. En plein coeur du désert, je me sens dans mon habitat naturel. Loin de la civilisation et de son annihilation de l’être, je me sens enfin en paix. Tout avance au ralenti suivant un ordre bien défini. A quoi bon courir au loin, lorsque toute la beauté du monde se trouve à nos pieds?

Troisième texte issu de la série: « Le silence de Glencoe ».

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