Partir en balade loin de tout réconfort. Prendre la route, sans en connaître la destination. Laisser la surprise, le cœur, l’inspiration prendre les rênes et nous mener. Je pars le cœur léger, sans aucune attente autre que celle de découvrir. De découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles civilisations. Je veux me perdre complètement au milieu du néant. Marcher à en perdre le souffle, observer le paysage à en devenir aveugle. La monotonie ne m’intéresse guère, il me faut vivre.
Des montagnes à ne plus savoir les compter. J’observe, immobile, la nature qui m’entoure. Silencieuse et bien plus vivante qu’elle le parait. Tout semble mort autour de moi et pourtant, cela n’est qu’une illusion. À l’instar de la ville où tout semble vivant, mais est pourtant mort. Mort car éloigné de leur nature profonde, attiré par les belles paroles du monde. J’en arrive à apprécier le charme de la simplicité, de ce silence qui amplifie le bruit qui se cache à l’intérieur. Le cœur sort de son mutisme, montre sa nature véritable maintenant que rien ne se présente en obstacle.
Je reprends ma marche, un ami m’accompagne. Mon chien devenu mon frère suit mes pas. Il me montre un chemin, un chemin loin de la solitude. Ensemble, nous parcourons cette terre sans s’entacher de ces choses si futiles qui nous paraissaient si nécessaire naguère. Sans autre poids que celle de notre destinée, nous avançons sans jamais nous arrêter. Chaque pause correspond à une envolée ; un point de ravitaillement en vue d’autre grandeur. À force de la côtoyer, la mystérieuse nature nous en devenu indispensable. Elle s’est révélé à nous, une fois que nos cœurs, enfin, se sont touchés.
Sans le vouloir, il nous a été donné de découvrir ce grand trésor ; celui de retrouver souffle au milieu du désordre. Nos corps, enfin, respirent. Si différent à l’intérieur, nous sommes retournés à ce plaisir d’être des enfants, des enfants de la terre, de la mer, du ciel, du Père.
Ecrit le 18 février 2018, 23:23.