Ecrits de passage

Elle appelait à l’aide – suite.

J’en garde un curieux souvenir. Je la revois dans toute sa fragilité, entouré d’une criante solitude, tenter de regagner son canapé pour s’y coucher. Qu’y a-t-il encore à espérer lorsque notre temps est passé, que notre vie se trouve derrière, et que notre corps, lentement, meurt jusqu’à nous rendre handicapé. On s’accroche à la vie, n’ayant rien d’autre à espérer. J’ai mal pour les aînés lorsque je vois ce monde duquel règne l’individualité. On prétend tous avoir un cœur, mais aimer, n’est-ce pas donner, s’offrir et souffrir quitte à mourir en croix ? Qui peut se prétendre digne d’amour s’il n’est pas prêt à s’abandonner pour un autre ?

Je repense à cette journée, assis, au fond de mon jardin. Je réfléchis à la brièveté de la vie, à son non-sens profond. Tout ne tient qu’à un fil, et aujourd’hui j’ai vu une femme presque en tomber. Toutes ces choses, sur lesquelles nous posons notre regard, valent-elles vraiment cette attention. Il suffirait de l’amour véritable pour voir le monde changer. Pourtant,… nous y revoilà, à nous entretuer.Écrit le 24 mai 2022.

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