Dévoile-moi.

A distance l’un de l’autre, nous nous promenons. 
Tes lèvres se délient et délivrent tes pensées sans jamais me regarder.
Une seule pensée m’anime, j’aimerais tant te découvrir.

Dévoile-moi ce beau visage que je scrute silencieusement du coin de l’oeil.
Celui que par pudeur tu caches de mon regard, que tu ne souhaites me laisser voir.
Il y a de la beauté dans la réserve, une pointe d’intérêt qui se crée.

Nos deux visions diffèrent, tu ne peux voir ce que je vois.
Tu ne vois la beauté qui transparait lorsque je pose mon regard sur toi.
Le délice de te voir si rayonnant, cet air si simple, si pur, pourtant si beau qui est le tien.

Je m’enivre de ton regard de braise, du vert de tes yeux qui resplendit de douceur.
Ton sourire n’est pas en reste, il m’attire vers tes lèvres et me force à boire toutes tes paroles.
Il y a des délices qui nous dépassent, des beautés qui nous marquent et nous transpercent.

Je me plais à te taquiner, utilisant les caresses comme point de ralliement.
J’use de mon humour pour me parfumer de ton sourire et de ton regard qui s’ébahit.
Mes lèvres sont silencieuses, mes regards sont si bavards, tu as fait de moi ton obligé.

Je me retiens du trop plein qui depuis ce bout de chemin s’empare de moi.
J’aimerais tant te dévorer, te posséder jusqu’à la plus petite portion. 
Tu ne laisse aucune brèche, il n’est pas encore temps pour nous de céder à la tentation.

En moi, le désespoir ne grandit pas, tout au contraire.
Attendre ne me fait pas peur, il stimule mon ardeur.
Je n’attends plus que la bonne heure pour que cette histoire dépasse le temporaire.

Le temps s’arrête, comme la balade que nous avons entreprise.
Tu me regardes et me dévoile ton malaise face à cet instant qui se fige.
Nos regards se croisent, mais le moment n’est pas encore venu.
Je m’éloigne de tes lèvres et baise tes joues, laissant à demain le plaisir de donner vie à d’autres lendemains.

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