C’est assez curieux comme prise de conscience, j’en conviens. Tu me l’aurais déclaré quelque temps auparavant, en toute franchise, je n’aurais pas suivi tout ton raisonnement. Il m’aurait été nécessaire de prendre le temps de réfléchir à ta sentence, pour la méditer en profondeur et en avoir un goût assez prononcé que pour m’exprimer. Mais dans le cas présent, formulé de la sorte, je ne peux qu’acquiescer ton érudition. Permets-moi de dévoiler cette phrase que tu m’as dévoilée, au combien simple, pourtant emprise d’une sagesse insoupçonnée.
« Devenir un adulte, c’est prendre conscience de l’enfant que l’on est, ou que l’on ne s’est jamais permis d’être.”
Pour tout te dire, cette phrase fait écho à mon histoire. Je dois bien m’approcher de la trentaine en ce jour, pourtant, je ne me suis jamais senti aussi jeune et libéré alors qu’au début de ma majorité, je voulais agir comme un grand, comme un vieux. C’est un peu comme si les années m’avaient ramené à la simplicité, et à moi aussi. Un retour en profondeur, une redécouverte de l’homme que je pensais si bien connaître. Et pour vivre cette expérience, il est nécessaire de reconnecter avec notre personnalité profonde, qui n’est autre que l’enfant qui sommeille en nous. Au plus, on part à sa rencontre, que l’on passe du temps à ses côtés, au plus, on se retrouve à rajeunir, du moins dans la pensée et dans le ressenti. Alors que tout nous pousse à croire le contraire.
Lorsque tu prends le temps d’observer le monde, le temps a tendance à laisser ses marques sur le visage, sur le corps et sur la pensée. Il impacte tout, et pousse généralement à la crainte. Alors que notre expérience est tout autre. En partant à la conquête de notre être intérieur, nous sommes redevenus des petits enfants, avec une conscience de grand. D’ailleurs, une pensée vient de me traverser l’esprit. Ne penses-tu pas que le fait de retourner à l’intérieur de nous, nous pousse à rajeunir, et le fait de s’écarter de notre voix intérieure et de vivre, pour la plus grande partie, dans une conquête de l’extérieur, nous avilisse ? Je ne sais pas ce que tu en penses, mais cela me sonne juste. Ma foi, si tu es d’accord avec moi, cela me plaît d’avoir pu apporter ma pierre à ta réflexion. Lorsque deux esprits s’ouvrent sincèrement, un troisième les inspire, faut-il croire. Merci mon ami, pour ce partage et cette phrase si simple. Elle me reste en mémoire bien plus facilement que n’importe quelle grande citation, souvent fort compliquée dans la formulation, malheureusement. Je suis heureux de pouvoir tendre le bras et serrer la main à un grand enfant, un adulte au cœur léger, animé d’une pensée de grand.
Écrit le 06 janvier 2022.