En quête de mon être, je marche sur un sol de glace.
Dans mon royaume, le froid a établi son domaine.
Vent, grêle, tempête, intempérie, les occasions de déchéance ne manquent pas.
Le répit semble être un rêve inaccessible.
Lorsque le calme s’installe, la tempête se prépare.
Lorsque la tempête s’achève, mon âme se retrouve éteinte.
Par trop de violences, elle s’envole à la recherche d’un secours surnaturel.
Agenouillé, en sang, vidé de toute ambition, je désespère.
Sur cette banquise, je semble plein de vie pourtant, je suis bel et bien mort.
Rester en vie dans un monde mort parait relever de l’impossible.
Retrouver raison et force lorsque la volonté n’est plus.
Croire en un futur possible lorsque tout s’effondre.
Etre fort lorsque tout cherche à vous faire tomber.
Etre un homme lorsque le monde tente d’anéantir toute virilité.
Garder la Foi lorsque le prince est roi.
Lorsque l’âme n’est plus, comment garder espoir?
Je titube sur un sol dont la fragilité est constante.
Craquelant par moment, la peur me prend d’assaut.
Aucune échappatoire à l’horizon, je ne peux me dérober.
Je suis comme un acrobate marchant sur un fil de verre.
Immobilisé par la peur de tomber, je n’ose bouger le petit doigt.
Immobilisé par la peur de faire un faux pas, mon évolution ne peut s’actualiser.
La vie est bien pauvre lorsque la peur prend le dessus.
La vie est bien misérable lorsque son seul but se résume à la survie.
Errant au milieu de nulle part, n’attendant plus rien du monde,
La présence d’esprit me revient comme un signe d’espoir, de renouveau.
Animé d’une ambition renouvelée, l’impossible redevient accessible.
Serait-ce le hasard ou la manifestation de la Providence?
Perfection tant dans l’action que dans l’intention.
Chacun de mes pas est pesant, chacun de mes pas se doit d’être parfait.
Eteindre le mental, laisser l’instinct prendre les rênes.
Eteindre la confiance, s’ouvrir à la Foi.
Vivre ou survivre, toujours ce même combat.
Humainement imparfait, je ne peux trouver réussite que dans les mains de mon Père.
Le monde finira par causer mon extinction mais là n’est pas ma peur.
Qu’importe la fin, mon âme ne trouvera repos qu’après avoir transmis en son dernier souffle, l’effluve d’une vie possible.