Ecrits de passage

Debout là où tout s’est effondré.

Il m’aurait plu de pouvoir te certifier que tout se portera pour le mieux. Qu’importent les intempéries, je me tiendrais debout, droit et fier comme un chevalier prêt à combattre pour la quête qui lui a été assignée. Dis-moi, est-il insensé de déclarer qu’incertaine est la certitude et qu’importe la hauteur de la foi, le silence est la seule parole qui se doit d’être maître.

Cette aventure durant nous a mené aux quatre coins du monde. De l’eau a coulé sous les ponts, des murailles ont été abattues, des châteaux conquis et bien que ma foi demeure de marbre, l’incertitude et la peur m’ont conquis.

Je suis débout sur la plaine de notre histoire. Les débris et les ruines jonchent le sol. Si tu savais dans quels abîmes mon cœur, mon corps et mon âme ont erré. 

J’aurais tant aimé pouvoir te dire qu’éternellement, je resterai. Que mon corps, jamais, ne te quittera, que mes sentiments, mes pensées, mes désirs te seront toujours dédiés. Mais le futur n’est qu’incertitude et le présent mystère. Depuis nos noces, nombreuses ont été mes morts et pourtant, me voilà devant toi tout d’or vêtu comme si chacune d’elles m’avait amené au plus près de la bonne heure.

J’aurais aimé te dire qu’un jour ma quête trouvera fin, qu’enfin ma volonté pourra prendre le pas sur ma destinée, que le ciel se fendra sous la puissance de mes doigts. Mais cela ne serait qu’un vulgaire mensonge, une perfide parole dont la réalisation relève de l’impossible. La poursuite de notre quête personnelle est ce qui donne vie et nous ravive et d’ailleurs n’est-elle pas celle qui nous pousse à devenir qui nous sommes ?

D’ailleurs, qu’importent mes combats, un simple chevalier, je resterai. Un simple homme, le genou droit ployé au sol, n’écoutant rien d’autre que les voies qui en lui s’inscrivent. Et, si un jour, il m’est permis de me retirer, sache qu’une quête, tout comme l’homme, ne trouve point de fin, si ce n’est la fin elle-même.

Ecrit le 06 juillet 2016.

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